Autre thème : la Nature mystérieuse, barrière entre l'élément fantastique et la réalité du film.
Une chronique de Nico
Là je
veux parler des films de Spielberg, E.T., Rencontres du troisième type, voire Jurassic Park 2. La représentation de la nature et surtout la forêt dans les films de Spielberg renvoie à l'enfance et à un inconscient "collectif". Le héros
(enfant ou "grand enfant") traverse la nature pour y découvrir l'élément fantastique. E.T. atterrit de nuit dans la forêt, lors d'un passage particulièrement éprouvant pour un jeune spectateur.
L'homme présent à ce moment là n'est pas montré comme un possible allié de la nature, il est submergé par l'immensité. La première scène où Elliott rencontre E.T. est également en extérieur au
milieu de plantes, dans un jardin qui d'un seul coup ne reste plus comme un élément théoriquement familier. Toutes les scènes éprouvantes se font dans cette forêt de séquoias immenses. La nature
est montrée comme mystérieuse, qui ne se dévoile jamais. Sincèrement, qui n'a jamais éprouvé ce malaise de se retrouver seul, dans le vide d'une forêt impénétrable (Blair Witch se
fonderait-il là dessus ?) ? Même sensation avec la peur d'aller sous l'eau suite à la vision des Dents de la mer. Pas d'échappatoire dans ce film : Brody a peur de la mer, la mer nous
fait peur. Le requin symbolise toutes nos croyances irraisonnées.
Mais Spielberg ne s'arrête pas là. Auparavant, pour son Rencontres du troisième type, il avait montré la nature et la forêt comme une barrière
(représentée à l'écran) entre notre monde et celui d'une entité supérieure. Une sorte de passage obligé, que nos héros doivent franchir pour découvrir l'illumination, le savoir. Jurassic Park
2 est l'un des plus intéressants à ce titre : il nous montre quelques écolos (et pas écologues) avec des chasseurs, remplaçant les E.T., qui viennent dans la nature. Ce sont eux les éléments
étrangers. Les écolos sont décrits comme complètements fous et irresponsables. Spielberg inverse alors les rôles, en amenant les dinosaures en ville. Il termine son film par un constat simple :
chacun chez soi, et la "nature suit son chemin". La nature sans l'homme...
Un film mineur pour quelques idées franchement très intéressantes...