A History of Football Manager

Publié le 05 août 2009 par Deschibresetdeslettres



J'ai du me rendre à l'évidence : ce n'était plus possible de continuer ensemble. 35 ans, un physique en chute libre, une concurrence très vivace. José Maria Ceballos ne pouvait plus continuer dans mon équipe. Il aurait pu faire un an de plus, encore, mais je ne voulais pas le voir en décrépitude. Je voulais qu'il parte fier comme un jeune premier. Il avait 35 ans, donc, je n'ai pas renouvelé son contrat et il a aussitôt décider de prendre se retraite. La vie continue, même en 2036. Football Manager ne s'arrêtera jamais.
Je devais rendre hommage à celui qui, virtuellement, fût mon fils adoptif. Je suis allé le chercher en 2017 au Deportivo Cali, il n'avait que 16 ans. Je l'ai déraciné de sa famille, oui, mais j'ai promis à ses parents de ne jamais le laisser tomber. Pas facile, si jeune, de se retrouver parachuté dans cette ville grise, Munich, où les seuls gens qu'il pouvait fréquenter étaient les joueurs aux dents longues du Bayern. Mais José Maria était déjà un vrai compétiteur. Pas le temps de s'adapter qu'il faisait déjà partie de ma rotation, 20 matchs pour sa première année, doublure prioritaire de mes milieux défensifs et de mon axe central. L'année suivante le titre nous revient et Ceballos, 12ème homme de luxe, est récompensé par une place dans l'équipe type de la Bundesliga. L'année d'après sera plus difficile individuellement, mais la performance collectif est incroyable : en difficulté en championnat, nous réalisons l'incroyable coup de gagner la Champions League.
J'avais tout gagné et c'était pour moi le moment de partir ailleurs, de reconstruire autre chose. Chez les modestes Aston Villa. Mais ne je pouvais pas partir seul, dans mes valises : José Maria Ceballos, dont je voulais faire mon leader.
Nous avons passé 11 ans à Aston Villa, nous y croyions dur comme fer. Mais il y avait Arsenal, Chelsea, MU... Résultat aucun titre en Premier League, une finale de c3 perdue en prolongation, une finale de C1 perdue aux pénaltys. Juste des coupes nationales. J'ai été jeté comme une chaussette par un nouveau président arabe, qui est arrivé avec ses gros billets et qui croyait qu'il suffisait d'acheter des joueurs 50 millions d'euros pour aligner les titres. Mais des satisfactions humaines j'en ai eu. Ceballos a été fièrement mon capitaine pendant toutes ses années. Mon fer de lance, celui-ci sans qui je n'aurais rien pu espérer – et si j'ai été très déçu c'est que j'avais beaucoup à espérer. Au fur et à mesure des années il a monté de crans sur le terrain. Je l'ai connu défenseur virtuose, milieu récupérateur au volume de jeu impressionnant. Mais il s'est révélé au fur et à mesure un joueur décisif dans le dernier geste, quelqu'un qui pouvait tuer un match sur son seul talent. En plus de son impact physique impressionnant il avait pour lui la richesse technique et l'esprit tueur des plus grands offensifs. Il a passé plusieurs saisons à évoluer comme 9 1/2, à me sauver la mise dans les situations les plus délicates. Un immense joueur qui n'aura jamais eu la reconnaissance méritée : il aurait pu et du être ballon d'or.
J'ai été au fond du gouffre quand je me suis fait virer d'Aston Villa. Mais une équipe a encore cru en moi : la Sampdoria de Gênes. Et moi j'ai encore cru en Ceballos, malgré ses 31 ans. Ce fût quatre années de fête avec José Maria. Il n'avait plus sa vigueur d'antan, certes, sur le terrain il n'était plus aussi déterminant. Mais il était toujours-là, un peu dans l'ombre, à déblayer le sale boulot. Et quelle réussite collective ! Avec des moyens très limitées, aucune saison à moins de 70 points, un titre de série A et 3 demie-finales de c1.
Les belles choses ont pourtant une fin, 6 juin 2036 j'invite mon cher ami au restaurant et lui annonce qu'il faut passer la main. Il me serre dans ses bras, compréhensif, et je vois dans son regard que nous ne sommes pas prêts de nous perdre de vue.
José Maria Cebbalos, né à Remedios (Colombie) le 21.08.2000. 350 matchs en championnat, 53 buts, 72 passes décisives, 36 fois homme du match pour une moyenne totale de 7.12/10. 134 sélections avec la Colombie, deux championnats nationaux et une champions league.
Salut bonhomme, une dernière chanson pour te remercier :
Ceballos, c'est pour toi by ABC_Africa
Abergele Next Time est une chanson des Pale Fountains, l'un des groupes les plus sous-estimés des années 80. Nous aimions beaucoup, José Maria et moi, écouter cette chanson après une belle victoire.