Alors qu’il est le pivot central de l’Etat Belgique, comme dans tous les états fédéraux normaux, le pouvoir fédéral belge ne parvient plus à autofinancer que 40 pc de ses besoins.
La cause de ce terrible désargentement est bien simple : le très généreux et inamovible système de dotations aux entités fédérées (négocié in illo tempore) qui lui vide les poches au profit de celles des communautés (flamande, wallonne et germanophone) et des régions (Flandre, Bruxelles, Wallonie). Mais pas question de revenir en arrière, évidemment. Pas besoin de faire un dessin à l’heure ou la Flandre vise à vider l’Etat de sa substance pour acquérir son autonomie totale. Ce qui oblige le Premier ministre à quémander une obole aux entités fédérées pour alléger quelque peu la charge fédérale
Des 130/140 milliards d’euros de recettes du Trésor et de la sécurité sociale générés par les impôts et les cotisations sociales, il ne reste plus au pouvoir fédéral qu’un petit 8 milliards alors que ses besoins annuels, drastiquement budgétés, tournent autour de 18/19 milliards pour gérer ce qui reste en commun : justice, social, retraites, santé, emploi, défense, intérieur, finances, relations extérieures et quelques autres bricoles liées directement à la gouvernance de l’état providence.
L’Etat fédéral belge est donc bel et bien sur la pente glissante de la déconfiture puisqu’il lui faut faire face de manière récurrente et de plus en plus accrue à un important déficit structurel annuel qui s’élève pour l’instant à plus de 10 milliards d’euros, soit près de 60 pc de ses besoins. La crise économique et financière (Fortis, Dexia) ainsi que le poids glouton de la dette ont sérieusement obéré les finances publiques déjà pas très brillantes, tout bénéfice pour la Flandre dont la stratégie politique est maintenant sans ambiguïté : assécher l’Etat België-Belgique, de gré ou de force.
Le risque d’éclatement de la Belgique se trouve maintenant là et non plus dans les aboiements nationalistes.
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