Paris - Helsinki, 5 août 2009. La semaine dernière, l’autorité de sûreté nucléaire finlandaise STUK a révélé de nouveaux problèmes sur le chantier du réacteur EPR actuellement en construction sur le site d’Olkiluoto. A la suite d’une inspection spéciale sur le chantier au mois d’avril dernier, l’autorité avait constaté que certaines soudures dans le revêtement en acier du bâtiment protégeant le réacteur étaient trop fines. Il avait été alors demandé à AREVA et TVO, partenaires dans la construction de ce projet, de les réparer et d’expliquer comment un tel problème avait pu se produire…
Dans un communiqué du 31 juillet 2009, STUK révèle que les soudures ont été modifiées mais que les opérateurs n’ont pas été en mesure d’expliquer de manière satisfaisante comment de telles soudures défectueuses ont pu passer leurs contrôles de qualité et quelles actions ils mettraient en place pour faire face à ces problèmes. STUK exige donc une nouvelle enquête de la part de TVO et des explications détaillées concernant l’origine des malfaçons.
Cette dernière intervention de l’autorité de sûreté nucléaire finlandaise fait suite à la révélation d’innombrables problèmes sur le site d’Olkiluoto mettant en cause la sûreté du futur réacteur. Alors que ce réacteur devait être mis en service en 2009, il est aujourd’hui annoncé pour 2012.
En France, un réacteur de type EPR est également en construction sur le site de Flamanville dans la Manche. Là aussi, le chantier accumule les problèmes et retards. Les deux chantiers, véritables naufrages industriels, illustrent l’incapacité de l’industrie nucléaire à tenir ses promesses et à construire ses réacteurs à eau pressurisé dans les délais et au prix de départ. Le prix actuel d’un EPR est estimé à 7 milliards d’euros pour un prix annoncé à 3 milliards.
Face à ces nouvelles révélations, Greenpeace réitère sa demande d’arrêt immédiat du programme EPR dans sa globalité, qu’il s’agisse d’Olkiluoto, de Flamanville ou du nouveau projet de Penly.
« Les pays qui envisagent encore de construire des EPR devraient s’interroger sur ces problèmes récurrents, à l’image des producteurs d’électricités Sud-africains, américains ou canadiens qui ont décidé d’annuler les constructions d’EPR prévues, explique Laura Hameaux, chargée de campagne nucléaire à Greenpeace. Ces pays feraient mieux d’investir massivement dans des plans de développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, plutôt que de se jeter à corps perdu dans des programmes nucléaires inutiles, coûteux et dangereux. Le nucléaire n’est décidemment pas la solution à la crise énergétique et climatique ! »