Suite de cette anticipation estivale en mode numérique.
10H30: Je vais débrancher manuellement le chargeur de ma voiture hybride, dont la climatisation avait été automatiquement enclenchée un peu plus tôt par la synchronisation de mes agendas électroniques avec la météo: une sortie prévue et finalement annulée que j'avais oublié de mettre à jour. L'erreur est humaine, définitivement!
10H45 - 11H45: Réponses à mes interlocuteurs. Les pictos (ou pics) ont remplacés les courriels: enregistrement de messages vocaux ou audiovisuels transmis directement dans les HomeBox de chacun, quels que soient les services. Inconvénient: en mode audiovisuel, cela oblige à être toujours présentable avant envoi.
Puis, écoute des dernières nouvelles du Parlement d'Internet: organisation - forcément - mondiale apparue en 2020 suite aux contrôles accrus des réseaux: câblo-opérateurs, certains fournisseurs de contenus, certains états.
Les pro accès libre se sont rassemblés, à leurs débuts dans un mouvement très large qui s'est ensuite structuré, comme toujours.
Pour pouvoir fournir des accès haut-débit indépendants (et au plus grand nombre), des câbles sous-marins permettant de transporter les données, des satellites, etc il fallait des moyens financiers colossaux. Sans parler des contenus. Il fallait donc trouver des modes de financement. Quelques donations conséquentes ont aidé: Bill Gates - par exemple - sur ses vieux jours, a légué une bonne partie de sa fortune au Parlement, voulant ainsi faciliter l'accès des pays émergents au numérique. Je vous laisse imaginer les autres donateurs. Le reste est venu des adhésions.
Qui plus est, le mouvement arrivant après la crise des années 2007-2010 (<- pour simplifier) a également fédéré - prenant des allures politiques - un certain nombre de volontés qui visaient le changement de paradigme en cours.
Face à l'affaiblissement périlleux du rôle des États-nations, à la montée des micro-mouvements et à celle des guérillas de tous bords, aux morcellements et fragmentations, et à tous changements en cours depuis l'ère post-industrielle, il fallait trouver d'autres modes de production et de collaboration. Ceci ne pouvait se passer sans cela. Ceux qui souhaitaient profiter de la faille l'ont fait, pour le meilleur et pour le pire, propulsés - et parfois grisés - par ces vitesses exponentielles.
Le Parlement Internet (de son appellation francophone) a donc pris peu à peu un poids conséquent, s'élevant - au dire de ses détracteurs - comme une ultime utopie post moderne et, aux dires de ses défenseurs, comme une nouvelle forme de démocratie participative. Laquelle n'échappe pas (notamment en France) au leadership.
Aux jours d'aujourd'hui, cela ressemble à une sorte de vaste ONU, doté néanmoins de moyens d'interventions virtuels très puissants: co-contrôles des accès réseaux de la planète (une partie du contrôle restant dévolue aux tenants de l'autre bloc, chacun essayant de trouver un meilleur contrôle que l'autre). La dernière présidence a été assurée par les Suédois, forts de leur "faits d'armes" des années 2000. La prochaine est dévolue à L'Union Africaine (au sens de 2035 bien-sûr).
Je poste donc un message sécurisé destiné à voter un tout dernier décret. Derrière, les robots trient les milliards de votes qui affluent. Des questions se posent régulièrement sur les possibilités de manipulation des données par les dits robots, ce qui oblige à des vérifications constantes.
11H45 - 12H45: Pause déjeuner. Invitation multi-écrans en direct avec quelques amis internautes.
12H45 - 13H30: Sieste. Je choisi le programme cognitif doté de mes trois options préférées et indispensables: archivage numériques des rêves sur serveur dédié, (avec un gadget: écriture d'un texte automatiquement généré à partir de ces rêves , très amusant à lire, enfin, le plus souvent); aide à la recomposition mnésique (trop d'informations à retenir, il convient d'aider la mémoire a se structurer en éliminant), renforcement des connexions neuronales (plus difficile à manier mais pratique).
Il est à noter que l'on observe (en laboratoire) les premières mutations cognitives dues aux usages intensifs des écrans, d'une part, et d'autre part l'exploration des similitudes connexion neuronales/fonctionnement du cerveau et Internet (forcément, c'est l'homme qui a inventé cet outil), donnent lieu à de nouvelles applications, et à des mutations adaptatives en retour.
Suite au prochain billet (je voulais me limiter à deux, mais, trop de choses à explorer: en espérant que vous ne vous lasserez pas!)
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