Jacques André Marie Prévert est né le 4 février 1900 à
Neuilly-sur-Seine, son frère Pierre le 26 mai 1906, année où le père, André,
est licencié de la maison d’assurances où il travaillait. Il finit par devenir
visiteur de pauvres : il doit décider si l’organisation catholique qui
l’emploie peut leur verser des secours ; Jacques l’accompagne le jeudi. En
1914, après son certificat d’études, il vit de petits boulots.
Pendant son service militaire, en 1920, il rencontre Yves Tanguy, puis à
Istanbul Marcel Duhamel. Démobilisé en 1922, il travaille quelques mois, avec
Yves Tanguy, à l’équivalent de l’Argus. En 1924, Marcel Duhamel installe
Prévert et Tanguy au 54 de la rue du Château, dans le XIVe
arrondissement. Le 30 avril 1925, Prévert épouse une amie d’enfance, Simone
Dienne. Rendent visite au 54 Desnos, Malkine, Benjamin Péret, Aragon, Leiris,
etc. En 1925, Prévert rencontre Breton et suit les réunions des surréalistes
pendant des années, mais en 1930 il signe le tract collectif Un cadavre, dirigé contre
l’autoritarisme de Breton. Il se lie avec Raymond Queneau dès 1927.
En 1932, proche du Parti communiste (auquel il n’a jamais adhéré), il écrit Vive la presse pour le groupe de théâtre
militant Groupe de choc Prémices, qui
devient le groupe Octobre ; il
écrira sketches, chansons et chœurs pour Octobre
jusqu’à sa dissolution en juillet 1936. Il écrit également des scénarios,
d’abord pour Pierre Prévert (L’affaire
est dans le sac, 1932), plus largement ensuite et jusqu’à la fin de sa vie
(Le Crime de M. Lange, Renoir, Drôle de drame, Quai des brumes, Le Jour se lève, Carné, Remorques, Grémillon, etc.)
En 1938, Henri Michaux demande avec insistance à Prévert d’écrire, mais les
quelques textes qu’il obtiendra ne seront pas publiés. Incorporé en 1939, il est
définitivement réformé en 1940. Il passe en zone sud où il rencontre André
Verdet, puis René Bertelé qui l’éditera. Plusieurs de ses poèmes paraissent
dans des revues, mais le premier recueil, Paroles,
n’est publié qu’en 1946 et obtient un franc succès.
Le 12 octobre 1948, Prévert tombe d’une porte-fenêtre ; il reste plusieurs
jours dans le coma et ne sera guéri qu’au printemps 1949. Livres et scénarios
se succèdent et Prévert continue à s’engager pour défendre les libertés
menacées, appeler à la libération de prisonniers politiques – de Nazim Hikmet
en 1950 à Angela Davis en 1971.
Il meurt d’un cancer du poumon le 11 avril 1977
Bibliographie :
Paroles, 1946
Histoires, avec André Verdet, 1946
Le Petit Lion, photos par Ylla, 1947
Des bêtes…, photos par Ylla, 1950
Grand Bal du printemps, 1951
Charmes de Londres, 1952
Lettres des îles Baladar, dessins
d’André François, 1952
Guignol, illustrations d’Elsa
Henriquez, 1952
L’Opéra de la lune, images de
Jacqueline Duhême, 1953
Lumières d’homme, 1955
La Pluie et le Beau temps, 1955
Histoires et autres histoires, 1963
Fatras, 1966
Arbres, illustrations de Georges
Ribemont-Dessaignes, 1967
Imaginaires, 1970
Fêtes, 1971
Choses et autres, 1972
Le jour des temps, 1975
Œuvres
complètes I et II, édition présentée, établie et annotée par Danièle
Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, Gallimard, Pléiade, 1992 et 1996.Le tome II,
sous le titre Textes divers, donne
les textes non recueillis (catalogues, livres de luxe, etc.)
Octobre, sketches et chœurs parlés par le
groupe Octobre, 1932-1936, textes réunis et commentés par André Heinrich,
2007
fiche établie par Tristan Hordé
Un site dédié à Prévert et un
autre, avec de nombreux
poèmes
Un « dossier
de recherche sur Jacques Prévert »
Un
dossier fourni sur le site de Culture France