Régimes spéciaux

Publié le 05 octobre 2007 par Critikacid
Le 18 septembre, Sarkozy, ou napoléon le tout petit, a qualifié l'existence des régimes spéciaux de retraite "d'indigne".

Quelques jours auparavant, il avait annoncé devant l'université d'été du Medef qu'il comptait rapidement "dépénaliser" le droit des affaires, sous les applaudissements enthousiastes des grands patrons, au rang desquels on compte celui qui se présente comme son "frère", Arnaud Lagardère.

Mais avant que la "dépénalisation", pendant de la criminalisation accrue des délits que prévoit la laoi Dati sur larécidive, n'entre en vigueur, son frère vient d'être pris la main dans le sac. On avait déjà souligné sur ce blog les profits incroyables qu'avait retiré Arnaud Lagarère de la vente de ses actions d'Airbus.

Voilà qu'il s'avère que tous les cadres dirigeants d'EADS, de Lagardère et de Daimler, avec la bénédiction du gouvernement auquel Sarkozy appartenait, ont vendu leurs actions tous ensemble avant de révéler les difficultés rencontrées par l'A 380.

Où est "l'indignité"? Voilà des centaines et des centaines de millions d'euros qui ont été empochés par des personnages dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne sont nullement dans le besoin. Et ce qui serait "indigne", c'est le droit des cheminots à faire valoir leurs acquis en matière de retraite?

Non, décidément, les "régimes spéciaux" des uns ne valent pas ceux des autres.

Outre que leur sort ne pèse quasiment pas sur l'équilibre des comptes des régimes de retraite (5% despensions versées), la question de la réforme des régimes spéciaux concentre tout le caractère scandaleux de la politique des Sarkozy, Fillon, etc.

Il devrait aller de soi que la seule raison de la précipitation avec laquelle Sarkozy a lancé cette "réforme" vient de ce que briser les régimes des cheminots, traminots, Ratp, électriciens et gaziers est une condition pour allonger encore la durée de cotisation pour tous les salariés, et rabaisser le niveau des pensions.
Car pour les grands médecins des régimes de retraite, le but est d'annoncer que "l'opération a réussi, et le malade en est mort".

Pendant qu'ils se goinfrent de plus-values, de stock options, et qu'ils s'indignent même quand on les attrape le groin dans la mangeoire, quand la preuve est faite qu'ils peuvent contribuer bien plus à l'équilibre du régime des retraites, cette aristocratie des temps modernes voudrait faire travailler jusqu'à la mort ou une vieillesse miséreuse la plus grande partie de la population. 

C'est évidemment inacceptable.  Puisse ce nouveau scandale aiguiser la volonté générale de combattre cette politique réellement ploutocratique (le pouvoir des riches) et d'y mettre, aussi rapidement que possible, un terme.