Subventions agricoles : Reprendre c’est voler !

Publié le 05 août 2009 par Jean Noël Delorme

Qu’est ce encore que cette salade (mauvaise) qu’on vient de servir à nos agriculteurs ?

Vouloir leur faire rembourser une subvention accordée il y a dix ans, alors que beaucoup d’entre eux n’arrivent à survivre qu’à coup d’expédients et d’un travail acharné c’est essayer une nouvelle fois de leur donner le coup de grâce !. Après le scandale du prix du lait qui avait pour but d’affaiblir notre filière élevage, c’est à présent aux producteurs de fruits et légumes que l’Europe s’en prend.

On sait que beaucoup d’exploitations agricoles ne vivent que grâce aux subventions, confrontées aux quotas et aux directives contradictoires... un coup, il faut faire de la jachère, un coup il n’en faut pas… Un coup il faut du porc, le lendemain il n’en faut plus etc.…

Beaucoup affirment que nos paysans sont devenus des fonctionnaires… Mais demandent t’on aux fonctionnaires de rembourser les primes reçues dix ans auparavant ?

Il est avancé dans la presse que des notifications ont été oubliées alors qu’elles ont été faites par les autres gouvernants européens pour leurs paysans, lesquels ont, à l’époque, perçu les mêmes subventions ; mais alors, qu’on fasse payer ceux qui ont oublié de notifier !

On veut aussi nous faire prendre des vessies pour des lanternes en insinuant que notre ministre de l’agriculture était contraint de sortir le dossier qui aurait été mis sous le boisseau par son prédécesseur ! L’annonce du remboursement à faire ne serait qu’un ballon sonde sensé être judicieux et inoffensif en période estivale…sauf que nos agriculteurs n’ont pas de période de vacances estivales, eux !

Cette annonce embrouillée d’un remboursement aux producteurs, assortie d’un « mais on va négocier au cas par cas », ne peut que relancer le feu qui couve dans les landes sinistrées de notre France agricole.

Etait ce le but recherché ? Ce serait criminel et on ne peut raisonnablement le penser. Alors, faux-pas d’un « jeune ministre ? Pas très crédible quand on sait que les ministres passent mais que leur administration reste… et que notre Président est revenu aux fondamentaux de la Vème : Il décide et les ministres appliquent… sauf que le Président est en vacances.

Alors on attend, pour le moins, un recadrage, à défaut de dire aux technocrates européens comme l’aurait probablement fait, en son temps, un certain Charles : « Allez vous faire voir ! »

Et puis, ne nous a-t-on pas appris, dans notre enfance « qu’un cadeau, c’est donné, reprendre, c’est voler !