The Egyptologist Traduction : Edith Ochs
Ce roman de près de six-cents pages en édition Pocket fait s'entremêler essentiellement la recherche d'une tombe pharaonique dans la Vallée des Rois, en 1922, et l'enquête entreprise par l'héritier de la famille Macy près de trente ans plus tard, enquête sur l'homme que sa tante Margaret avait failli épouser dans les années vingt. Il se trouve que l'égyptologue lancé à la découverte de la tombe du pharaon Atoum-Hadou et le fiancé avec lequel, dans des circonstances mal expliquées, rompit Margaret Macy ne sont qu'une seule et même personne, Richard Trilipush.
Mais qui était Richard Trilipush ? ...
Le livre entier repose sur cette question à laquelle, sans vouloir révéler l'intrigue détaillée du roman, on peut d'ores et déjà dire que le lecteur n'obtiendra jamais de réponse satisfaisante.
En fait, après avoir achevé la lecture de "L'Egyptologue", on en vient à se demander si on ne ferait pas mieux de le relire tant les récits se mêlent et s'entrechoquent, risquant parfois le télescopage nébuleux et provoquant une fin - à mon modeste avis - improbable, ce qui constitue d'ailleurs la grande faiblesse de l'ensemble.
La construction est pourtant très habile, les indices s'accumulent de façon cohérente et l'énigme révèle un auteur ambitieux. On comprend que Stephen King ait beaucoup aimé. Mais il s'est montré indulgent car si l'auteur est ambitieux, il n'a pas tout à fait les moyens de son ambition : techniquement parlant, la fin est, je le répète, invraisemblable. Certes, il nous reste encore l'hypothèse d'un délire ultime et absolu mais si tel est bien le cas, comment Trilipush est-il parvenu à écrire jusqu'au bout ? ...
Il n'en reste pas moins vrai que l'auteur se révèle un conteur authentique, qui sait accrocher l'attention de son lecteur et faire monter la tension et la curiosité, en dépit de quelques longueurs, çà et là. Arthur Phillips possède aussi au plus haut degré l'art de brouiller les pistes et de flouter l'image. Toutefois, pour ne pas sortir de son livre avec un sentiment de déception ou, pire encore, d'agacement et de frustration, mieux vaut accepter dès le départ l'idée d'un délire intégral.
Enfin, un dernier conseil : "L'Egyptologue" doit se lire en quelques jours. Surtout, surtout, n'étalez pas sa lecture sur une quinzaine ou un mois, en la répartissant par petits fragments : vous n'y comprendriez plus rien. ;o)