Piquet licencié par Renault

Publié le 04 août 2009 par Jg56
L'écurie Renault F1 Team a décidé de se débarrasser de Nelson Piquet Jr., à révélé le principal intéressé. Le pilote brésilien a annoncé lundi avoir reçu sa lettre de licenciement.
« Flavio Briatore a été le bourreau de Piquet. » pourrait-on en fait résumer. En effet, le communiqué du pilote "incendie" son manager, Mr. Briatore. Il dévoile ses dernières années "les plus dures de sa carrière", en compagnie de Flavio Briatore. Le brésilien clarifie tout et regrette de ne pas avoir reçu le même traitement et la même attention que son équipier et double champion du monde Fernando Alonso.

Nelsinho Piquet a déclaré :
«
J'ai reçu un courrier de l'écurie Renault F1 m'indiquant son intention de mettre un terme à notre collaboration cette saison. J'aimerais remercier le petit groupe avec lequel je travaillais chez Renault, qui m'a toujours soutenu, même si c'est évidemment une énorme déception d'apprendre une telle nouvelle. Mais, en même temps, je suis soulagé d'en avoir terminé avec la période la plus dure de ma carrière, en pouvant désormais rebondir, remettre ma carrière sur le droit chemin et tenter de rétablir ma réputation de pilote rapide et victorieux. Je suis un pilote d'équipe et il y a des dizaines de personnes avec lesquelles j'ai travaillé dans ma carrière qui témoigneraient de mon caractère et de mon talent, à l'exception malheureusement de la personne qui a eu le plus d'influence sur ma carrière en F1.

Le chemin menant à la Formule 1 est toujours difficile et c'est pourquoi mon père et moi avons signé un contrat de management avec Flavio Briatore, qui était censé être une excellente option disposant de tous les contacts nécessaires et de capacités de management. Malheureusement, ce fut le début de la pire période de ma carrière. J'ai passé une année dans la peau de pilote essayeur, lors de laquelle je n'ai réalisé qu'une poignée de tests, avant d'être pilote titulaire chez Renault l'année suivante
(mais cela s'applique à tous les pilotes essayeurs désormais). Après la première partie de la saison, quelques situations étranges sont apparues. En tant que débutant en F1, je ne pouvais qu'attendre de l'écurie beaucoup de soutien et une préparation visant à m'améliorer dans ma mission. Mais en fait, je n'étais que "celui qui conduit l'autre voiture", sans la moindre attention. En plus, à plusieurs occasions, quinze minutes avant les qualifications et la course, mon manager et boss me menaçait en me disant que si je n'obtenais pas de bons résultat, il avait un autre pilote prêt à prendre ma place. Je n'ai jamais eu besoin de menaces pour avoir des résultats. En 2008, j'ai inscrit 19 points, terminé une fois sur le podium à la deuxième place, réalisant la meilleure première saison pour un pilote brésilien en F1.

Pour la saison 2009, Briatore, une fois encore manager et boss de l'écurie Renault, m'avait promis que tout serait différent, que j'aurais l'attention que je méritais, mais jamais reçue, et que j'obtiendrais "au moins" le même traitement au sein de l'équipe. Il m'a plutôt fait signer un contrat avec une clause de performance, qui stipulait que j'inscrive 40% des points de Fernando Alonso à la mi-saison. Malgré une équipe avec Fernando, double champion du monde et un pilote vraiment excellent, j'étais convaincu que, si j'avais les mêmes conditions, j'atteindrais facilement les 40% de points exigés par le contrat.

Malheureusement, les promesses n'ont une nouvelle fois pas été tenues. Avec la nouvelle voiture, j'ai parcouru 2002km en essais contre 3839km pour Fernando. Seules trois de mes journées de tests ont eu lieu sur le sec; seule une de Fernando s'est déroulée sur le mouillé. Je n'ai réalisé des tests qu'au volant d'une monoplace lourde, en pneus durs, souvent le premier jour, lorsque la piste est lente et la fiabilité de la voiture précaire, ou quand les conditions étaient mauvaises. Fernando pilotait une monoplace légère sur le sec avec des pneus tendres, dans de bonnes conditions. Je n'ai jamais eu la possibilité de me préparer pour le système de qualifications en vigueur. Aujourd'hui, en Formule 1, la différence entre la première et le quinzième place est de moins d'une seconde. Cela signifie que deux ou trois dixièmes peuvent vous faire gagner huit places.

En plus de cela, le développement de la voiture se fait course après course à cause de l'interdiction des essais privés. Lors des neuf premières courses auxquelles j'ai participé, Fernando a disposé à quatre reprises d'une monoplace évoluée que je n'avais pas. J'ai été informé par les ingénieurs de Renault que ma voiture était lors de ces courses cinq à huit dixièmes plus lente que celle de mon équipier. Si vous regardez l'Allemagne (ou j'ai malgré tout battu mon partenaire), si j'avais disposé de cet avantage, j'aurais été cinquième et non dixième. Si j'avais bénéficié de cette différence en course, j'aurais terminé devant mon équipier, comme à Silverstone, même s'il disposait d'améliorations que je n'avais pas.
»

Il ajoute : «
J'ai confiance en mon talent et mes performances. Je ne suis pas allé aussi loin en décrochant de mauvais résultats. Ceux qui connaissent mon histoire savent que les résultats que j'ai décrochés en F1 ne correspondent pas à mon CV et à mes capacités. Les conditions que j'ai eues à affronter ces deux dernières saisons ont été très étranges à vrai dire, du moins - il y a des incident dont je n'arrive pas à croire qu'ils se soient produits. Si je dois désormais donner des explications, c'est parce que je suis sûr que la situation est injuste. J'ai toujours cru qu'un manager était une partie de l'équipe ou d'un partenariat. Un manager est supposé vous encourager, vous soutenir et vous proposer des opportunités. En ce qui me concerne, c'était le contraire. Flavio Briatore a été mon bourreau.
Etre sous pression n'est pas une nouveauté pour moi. J'ai été critiqué durant ma carrière et également été la cible de nombreuses attentes du fait de mon nom
(un père triple champion de F1). Jusqu'à maintenant, j'avais toujours répondu à ces attentes, je les avais même surpassées. Je n'ai auparavant jamais ressenti le besoin de me défendre ou de répondre à des rumeurs ou critiques car je connaissais la vérité et souhaitais simplement me concentrer sur la course ; je ne les ai pas laissées m'atteindre. Heureusement, je peux désormais dire aux personnes qui m'ont soutenu tout au long de ma carrière que je suis sur la bonne pente et étudie les possibilités pour un nouveau départ de ma carrière en F1 de manière juste et positive. »

Il était donc certainement temps que Piquet quitte cette équipe Renault, où il devait vivre un "cauchemar" avec son boss Flavio Briatore. Dans un autre communiqué, Piquet déclarait il y a quelques jours : « Flavio est un homme d'affaires mais il ne comprend que dalle à la F1. » Alors, un mauvais patron ou un mauvais pilote ? On ne juge pas comme ça...