Le PS se démarque de la politique gouvernementale suivie en Afghanistan. Une expression étonnante qui vise à scotcher le Gouvernement Français sur la politique américaine. Mais cette dernière est désormais populaire car incarnée par Obama qui bénéficie d'une cote de popularité excellente en France.
Une "guerre impitoyable" se déroule. Elle se déroule en Afghanistan. Elle annonce des lendemains difficiles.
Pour contenir la résistance aghane, les Soviétiques avaient mis en place ce qu'ils appelaient la "diagonale du fou" : il s'agissait de balayer de façon incessante avec des hélicoptères les 660 000 km² de ce territoire qui ne pouvait être occupé de façon terrestre.
A cette époque, après avoir longtemps fait le silence sur cette guerre, l'Union Soviétique en a payé le prix le plus élevé avec une défaite lourde de conséquences multiples.
Sur le plan militaire opérationnel, près de 30 ans plus tard, la situation semble ne pas avoir beaucoup évolué face à un territoire très particulier.
Sur le plan politique, la situation est très risquée pour le nouveau Président Américain.
Ce conflit ne peut-il pas rompre le charme s'il devait s'avérer que Barack Obama cautionne des moyens à l'opposé de ses principes ?
Existe-t-il une guerre propre ?
Le monde a besoin d'une Amérique qui ait confiance en elle-même. Est-ce possible si ce conflit devient un bourbier lassant l'opinion Américaine et détruisant une nouvelle fois l'image de marque de la première puissance mondiale ?
Cette guerre va surtout imposer une approche nouvelle du facteur religieux.
Les rapports entre les religions et la violence sont loin de constituer un phénomène nouveau.
Bien au contraire, ces relations constituent une forme de permanence dans l'Histoire.
Albert Camus exprimait avec justesse cette situation dans le constat suivant " nous portons tous en nous nos bagnes, nos crimes et nos ravages. Mais notre tâche n'est pas de les déchaîner à travers le monde. Elle est de les combattre en nous-mêmes et dans les autres... ".
Le choc actuel résulte du fait que les sociétés occidentales se sont progressivement construites sur le refus de la violence.
D'où le malaise qui naît devant la réapparition de cette même violence. Cette situation paraît nous renvoyer à des temps lointains que chacun souhaitait révolus.
A cette crainte s'ajoute le sentiment que la marge de manoeuvre des gouvernements en Occident est très étroite.
Ils doivent à la fois éviter le chantage qui ne ferait qu'accélérer un processus destructeur. Mais aussi il importe de refuser d'entrer dans une spirale répressive qui risquerait de provoquer des réactions en chaîne fragilisant les principes mêmes qui sont à la base de ces démocraties.
C'est sur ce dernier point que figure le véritable rendez-vous pour l'Administration Obama et, ce faisant, sa capacité à se démarquer des méthodes de l'Administration Bush.
L'échec de l'Administration Bush a résidé surtout dans sa volonté de calquer un modèle "occidental".
Si le PS pouvait "jouer sur du velours" tant que Bush dirigeait les opérations, la situation est différente avec la présidence Obama.
Le PS a payé le prix cher de son laxisme intérieur (ou du moins de son image de laxisme), comment pourrait-il se permettre d'ajouter l'image de "faiblesse" sur des fronts majeurs internationaux alors même que le leadership US est actuellement accepté par l'opinion qui traverse une Obamamania historique ?
Une position d'autant plus délicate que le PS n' a exprimé aucune position alternative.