Paul Harding, La taverne aux oubliés

Par Argoul

« The House of Shadows », from a medieval historian and Professor Paul Harding, is a good whodunit. We are in London in the year 1380 and the scenery is a tavern, a brothel, a local church. Some knights are drinking, fornicating, robbing, before to be killed…

Paul Harding est l’autre nom de Paul Doherty, celui qu’il prend lorsqu’il écrit uniquement sur le Londres des années 1380. Ses héros sont Frère Athelstan, père dominicain en charge de la paroisse pauvre de St Erconwald, et sir John, coroner de Londres. L’intrigue y est aussi bien ficelée que celles ayant pour héros Hugh Corbett. Mais nous sommes dans la ville et le moyen-âge y est plus pittoresque qu’à la campagne.

Tout se joue entre la taverne, l’église et le fleuve. Sous le règne du Régent Jean de Gand, le petit peuple survit et s’amuse, subissant les frasques des chevaliers, pour certains revenus de croisades. Le roman commence par une grande chasse aux rats, où les furets font fureur plus que les mastiffs. Cette scène donne le ton de l’enquête : raison fera mieux que force, la justice triomphera de la brutalité. Entre temps, catins, tire-laine et chasseurs d’homme trouveront leur trépas. Un trésor royal sera l’enjeu, disparu vingt ans auparavant. Il devait être convoyé depuis la Tour de Londres jusqu’au navire amiral ancré sur la Tamise. Un tavernier matois, une tenancière de bordel prospère, quelques chevaliers qui chaque année viennent fêter ici leur retour de terre sainte – et voilà les acteurs du drame en place.

Le livre est truculent, exotique et passablement humain. L’histoire va à grands traits et se lit fort aisément. Comme souvent, aucun indice ne sera suffisant au lecteur pour qu’il devine de lui-même avant la fin « qui l’a fait » (whodunit en anglais).

Une bonne lecture d’automne, alors que les jours raccourcissent, que les soucis reprennent et que le besoin d’évasion se fait à nouveau sentir.

Paul Harding, La taverne aux oubliés, 2003, 10/18 Grands Détectives 2007, 350 pages