Tous les autres nous gênent
Le code de la route doit, normalement réglementer tout problème de circulation afin que l’ensemble des utilisateurs, automobilistes, cyclistes, motards, rollers, piétons évoluent en bonne harmonie dans le respect les uns des autres pour le partage des routes, autoroutes, rues, trottoirs, pistes cyclables... A condition de s’y conformer bien sûr. A défaut, tout un volet répressif est prévu. Encore faut-il se faire prendre…. Malheureusement, la peur du gendarme, si elle est dissuasive, ne suffit pas à calmer tous les fougueux.
Car à toutes les infractions sanctionnées ou pas, commises chaque jour, s’ajoutent une agressivité et une tension quasi permanentes et lorsqu’on pense aux embouteillages, aux difficultés de stationnement etc…. un simple déplacement en ville peut se transformer en cauchemar stressant.
Bien sûr, on a tous une bonne raison d’être pressés, de penser que l’on est dans son bon droit et que tous les autres nous gênent mais il semblerait que le seul fait de conduire puisse transformer l’individu le plus calme, homme, femme, au point de le rendre surexcité et irresponsable, comme s’il voulait inconsciemment, à travers volant ou guidon, expulser toutes ses rancœurs, ou bien est-ce pour certains le seul moyen de montrer une certaine supériorité ?
Au milieu du trafic, on a parfois l’impression d’être dans une jungle de béton où tout le monde devient fou, où c le plus fort gagne.
Et qui est le plus fort ? l’excité du klaxon qui s’énerve sur tout ce qui peut le freiner, le chauffard qui, accroché à son volant ou son guidon, vous refuse la priorité ou vous oblige à vous rabattre brusquement dans un dépassement dangereux, l’énergumène qui vous traite de tous les noms d’oiseau en montrant les dents parce que vous n’avez pas réussi votre créneau du premier coup, le nerveux qui manque de vous écraser en râlant lorsque vous traversez, le cycliste qui se croit autorisé à prendre un sens interdit ou à passer au feu rouge, le motard qui zigzague dangereusement, les piétons qui se ruent sur la chaussée alors que le feu est au vert pour les voitures, le sans-gêne qui se gare sur le trottoir obligeant les bipèdes à qui il est en principe réservé à le quitter, le déchaîné qui déboite sans prévenir et passe d’une file à l’autre …..
Mais les domaines publics de circulation ne sont ni des champs de bataille où l’on vient s’affronter ni des lieux destinés à mesurer ses performances de conduite !
Pour tenter d’amener les impétueux, les indisciplinés à un peu plus de flegme, de civisme et de zénitude, on a eu la bonne idée d’instaurer depuis une dizaine d’années, LA journée (une seule hélas) de la courtoisie au volant.
La COURTOISIE, voilà ce qui manque avant tout dans le code de la route.
La courtoisie est signe de savoir vivre et de bonne éducation. Ça s’apprend aussi, même sur le tard.
La vie serait tellement plus sereine, agréable et moins stressante au quotidien si chacun adoptait un comportement plus posé, moins égoïste en respectant les règles et les personnes, en étant plus tolérant, en contrôlant son impatience. Après tout, que représentent quelques minutes perdues lorsqu’il y a tellement plus important dans la vie.
Il est vrai qu’il n’est pas facile de prendre la position zen au volant quoi que .. en attendant que le feu passe au vert ou que le bouchon de dégage, pour patienter calmement et méditer on peut toujours essayer.
Bon, on lève le pied et on arrête de speeder, on met une petite musique douce pour agrémenter le trajet, on accroche un sourire aux lèvres et on prend la route dans la bonne humeur !
Allez, circulez… mais en souriant !
Andrée