Quand ils se sont rencontrés la première fois, au milieu des années 1970, à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, Amadou & Mariam n’imaginaient sans doute pas le fabuleux destin qui les attendait. De l’Afrique au reste du monde, ils ont exporté une allégresse qui colore rock, pop et musique électronique de soleil malien. Manu Chao, qui avait produit l’album Dimanche à Bamako (Victoire de la musique en 2005) et le chanteur de Blur, Damon Albarn, qui vient de participer à leur sixième album, Welcome to Mali, comptent parmi leurs plus grands fans.
Amadou Bagayoko, guitariste épatant sorti du formidable creuset des années 70, à l'heure des indépendances proclamées, du temps des effusions d'un Mali bouillonnant d'idées en tout genre. Il fut de nombreuses aventures, dont celle des Ambassadeurs, le groupe-phare de l'Ouest africain dans lequel il restera pendant près de six ans.
Mariam Doumbia, chanteuse depuis toute petite, grandie à l'écoute de la radio de son père et formée lors des fêtes traditionnelles qui rythment le quotidien malien.
Entre Amadou, le funky brother, et Mariam, la soul sister, il y a la musique, un guide qui leur permit de transcender l'adversité d'une vie plongée dans la nuit éternelle, qui plus est dans une région du monde sous perfusion économique. Dès les années 80, alors qu'ils sont installés à Abidjan, ils se font remarquer, enregistrant des cassettes qui se font entendre dans toute la sous-région. C'est le début d'une success story qui ne doit rien au hasard, qui dit entre les lignes que le travail finit parfois par payer.
Ils ont débarqué en France, avec un refrain qui ne tarde pas à les faire connaître : « Je t'aime mon amour, ma chérie... ». Depuis 1998, ils ont beaucoup tourné, en France puis aux Etats-Unis, retournant comme un seul homme le public happé par la chaleur d'un show bouillant.