Au temps jadis, le cheval parlait comme nous parlons aujourd’hui. Il allait guerroyer. On ne l’égorgeait pas pour le manger. A cette époque là, il y avait un village interdit aux femmes. Celles qui essayaient d’y pénétrer périssaient.
Yassama était la fille du roi, elle était belle et séduisante. Quand elle portait un costume d’homme, elle prenait l’apparence d’un homme. Un jour, elle décida de se rendre dans ce village, ce fameux village interdit aux femmes. Malgré la protestation de ses parents, elle s’entêta. Un matin, elle s’habilla comme les cavaliers, monta sur un cheval et partit avec ses frères.
Quand ils rentrèrent dans le village, le fétiche du village s’écria :
- Hakoi ! hakoi ! Parmi ces étrangers il y a une femme, faites-les tous sortir de notre village car il est souillée et un malheur va nous frapper.
- On fit venir les étrangers chez le chef du village, mais personne ne vit de femme parmi eux. Le fétiche cria une nouvelle fois
- Hakoi, faites sortir ces étrangers le village est souillé, un malheur va nous frapper.
- Vite, les villageois trouvèrent un plan pour découvrir l’intrus. Le cheval dit alors à Yassama :
- Gare à toi, ils cherchent à te découvrir. S’ils te donnent de l’eau pour te laver ne prend pas l’eau chaude.
- S’ils t’offrent de la viande ne mange pas la viande cuite.
Yassama suivit intégralement les recommandations de son cheval et échappa au piège.
A la fin de leur séjour, les villageois organisèrent une course de chevaux au cours de laquelle Yassama les battit tous. C’est alors qu’elle montra ses seins et dit qu’elle était une femme. On la poursuivit, mais on ne pu la rattraper. Le fétiche du village se transforma en pluie pour l’atteindre. Son cheval enleva sa peau pour la protéger car elle deviendrait stérile si cette pluie la mouillait.
Toute joyeuse, elle rentra avec ses frères à la maison. Mais quand son père lui demanda de raconter son voyage, elle expliqua que le cheval n’avait rien fait et qu’elle s’était débrouillée toute seule. C’est alors que le cheval hennit et cessa de parler à cause de l’ingratitude de cette femme.
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