33 ans, bah oui, 33 ans. Je croyais pas que c’était autant. Mon frère a beau être comptable de profession, je ne suis jamais très à l’aise avec les chiffres. Alors j’ai refait la multiplication. Puis la division par 5. Non, non c’est bien cela : 33 ans. Le plus âgé, voyons....c’est Pieter De Villiers, 35 ans et 3 mois. Pfffffui, presque aussi vieux que moi, ce c.....le plus jeune, enfin façon de parler....Thion, Jérôme Thion, Biarritz, 29 ans et 10 mois. Oui, le cinq de devant Bleu choisi pour samedi soir aura bien 33 ans de moyenne d’âge.
Je le dis depuis plusieurs jours, même au chien des voisins : notre quart à Cardiff se jouera au niveau de ce cinq majeur-ci. A ce sport, tout commence devant. Fondations. Face aux Greys de circonstance, il ne faudra pas procéder comme ces estimables diesels transalpins de Berbizier. Ou comme à Lyon l’an dernier : se vautrer par petits tas, puis lâcher et lâcher encore des ballons. Après une possession de balle plutôt conséquente mais à chaque fois terriblement infructueuse : les Néo-Zélandais déferlent à toute vitesse, engloutissent à plusieurs des espaces insoupçonnés jusqu’alors, dévalent la longueur du terrain comme si la lascive océanienne Nicole Kidman se trouvait couchée dans l’en-but au bout. Pressée de passer un bon moment avec les triomphateurs du jour. Effet boomerang.
Mettre tous ces vieux, le valeureux captain Ibañez en tête, face à ces Blacks gaillards et explosifs....hummm. A moins que...à moins que, fort à propos, Pelous ne se souvienne de ses débuts ariégeois. Lui, c’est - aussi - un représentant du rude rugby rural bien à l’ancienne. Avec les noyaux et la peau rêche. Un des derniers dinosaures, et il arrête après. Alors je me dis : et si Pelous, De Villiers, Ibañez, Milloud nous refaisaient le "bon" vieux coup de casque, la marmite mortifiante, ou autres amabilités pour initiés, sur leurs augustes vis-à-vis en tout début de match, dès l’engagement par exemple ?? Ou la première mêlée ?? Le tout bien entre eux, au chaud, à l’abri de l’œil glacé des caméras et des arbitres. Allez, allez, juste une dernière fois, pour montrer aux jeunots comme on faisait. Avant le musée ou l’oubli.
C’est notre seule chance face aux numéros 1, moi je crois. Risqué, forcément risqué ; si on la joue en proue fier-à-biceps et vas-y que je te montre comme je cours plus vite que toi, c’est foutu. Le vice, c’est la vertu et la drogue des vieux. Si jamais les gars ingambes de l’arrière, Beauxis l’arpenteur, ou les troisièmes lignes cavaleurs saisissent leur chance, ils le devront d’abord à ces filous d’avants qui auront jalonné grave.Vous verrez, ils ont encore de la pulpe, nos vieux fous jetables. Pas raisonnables pour deux sous.
33 ans, c’était aussi l’âge du Christ à la fin. Pas de Chabal. Stop ou encore ?