"Nous espérons tous que le processus démocratique s’installe en Iran"
L'habitude du târof (manière de toujours négocier pour que la personne qui vous a rendu un service accepte son dû), récurrente dans tout le livre, est-elle à tel point une institution dans la culture iranienne? Pourquoi ?
Depuis ce fameux départ, combien de fois êtes vous retournée en Iran ? Cela manque t-il à votre fille ou à vous même ?
N. T. : Je me suis rendue en Iran deux fois, avec ma fille, depuis la sortie du livre. Avec le temps, j’ai de plus en plus envie de retourner là-bas. Ma fille aime beaucoup l’Iran, le premier mot qu’elle a appris à prononcer, après maman et papa, c’était le nom de la montagne « magique » qui encercle Téhéran : Alborz. C’est d’ailleurs par le survol d’Alborz que mon livre se termine.
Comment présagez-vous l'évolution politique et surtout culturelle de ce pays durant les prochaines années ?
N. T. : Nous espérons tous que le processus démocratique s’installe en Iran. Au point de vue culturel, l’Iran est déjà un pays très dynamique et ce grâce à la vitalité de sa société civile. En 2006, les cinéastes iraniens, malgré les problèmes liés à la censure, ont produit 160 longs métrages. Actuellement le grand boom artistique concerne l’engouement pour l’art contemporain. À Téhéran, il ne se passe pas un jour sans qu’un vernissage n’ait lieu. Les artistes iraniens sont de plus en plus côtés dans les ventes internationales. Quand, à Téhéran, vous allez au théâtre, le spectacle se passe autant sur la scène, que dans la salle. Le public a autant de chose à vous dire que les acteurs.
Prévoyez-vous ou écrivez-vous un nouveau livre ?
N. T. : Je travaille actuellement sur un autre livre qui se passe en Iran dans les années soixante-dix : la vie d’un certain nombre de gens deux ans avant la révolution et deux après.