« Ce qui m'intéresse le plus, c'est mon mandat à Rouen», confiait Laurent Fabius il y a quelques semaines. Cette phrase est tirée d’un article du Figaro qui relate assez bien l’état de désarroi dans lequel se trouve le PS à quelques encablures de 2012.
Qu’on se rassure, il ne s’agit pas de tirer à vue sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à un fabiusien, mon admonestation vaut pour tous ces dirigeants qui manifestement ne sont plus en capacité d’apporter une idée force. Ce vide n’est pas propre à tel ou tel courant, cette inertie, ce renoncement est valable pour un bon nombre de nos responsables.
Il suffirait peut être de peu de choses pour redonner un espoir aux militants qui désertent les sections mais cela ne peut être le fait de la seule dénonciation du sarkozysme.
Cela vous demande aussi du courage dans les mots mais peut être surtout dans les actes et peut être une folie… celle d’écouter enfin ce que les militants ont à vous dire.
Certains, comme dans le Finistère semble l’avoir compris, en se prononçant enfin contre le cumul des mandats. C’est un premier pas ,et même si cela ne résout pas tout, à l'occasion des Régionales de 2010, le PS pourrait être en mesure d’annoncer que d'une part, il n’y aurait aucun candidat en situation de cumul (de toute nature) et que d’autre part, il y aurait parité sur les têtes de listes (ce que n'impose pas la loi).
Alors peut être que dans un premier temps, à défaut de convaincre les citoyens, les militants commencerait à penser qu’une évolution de nos pratiques est encore possible.
Hélas à ce jour aucun signe tangible n’émane de la direction au contraire, pour l’heure on ne sait toujours pas si les militants auront le loisir de s’exprimer sur le seul grand rendez prévu à ce jour (en janvier 2010), la convention économie.
Je ne doute pas que certains m’expliqueront qu’au contraire les militants vont pouvoir s’exprimer… je suis au regret de que le jeu démocratique se fonde sur deux « obligations » : le temps du débat et le temps du vote… l’absence de l’un condamne à la fumisterie.
Alors, messieurs, mesdames, les dirigeant(e)s si vous sentez mieux dans vos baronnies, restez y mais dites le. Ayez au moins cette honnêteté vis à vis des militants.