Le Projet Doing Business commandé par la Banque Mondiale vient de rendre son rapport.
Pour la 2e année consécutive Singapour est en tête suivie par la Nouvelle-Zélande. Tous deux sont considérés comme les pays où il est le plus facile de faire des affaires, en se basant sur un panel de critères comprenant :
- Création d’entreprise
- Octroi de licences
- Embauche des travailleurs
- Transfert de propriété
- Obtention de prêts
- Protection des investisseurs
- Paiements des impôts
- Commerce transfrontalier
- Exécution des contrats
- Fermeture d'entreprise
Pour voir le classement au complet: http://francais.doingbusiness.org/economyrankings/
Fait notable, malgré une année marquée par une attitude ouvertement hostile aux investisseurs étrangers, la Thaïlande arrive en 15e position devançant de loin la République Populaire Française (31e position).
Personnellement je trouve la description faite de la Thaïlande un peu idyllique notamment sur 2 points qui qui la démarquent de la France.
Tout d’abord, le royaume est bien noté en ce qui concerne la transmission de propriété : c’est vrai… à condition que la transaction n’implique pas d’étrangers ce qui est tout de même une restriction importante !
Ensuite, la note concernant la facilité d’embauche ne doit, à mon avis, tenir compte que du cadre juridique et non de la réalité économique et sociale locale.
En effet, si la loi thaïlandaise n’entrave que peu l’embauche et le licenciement d’employés ; dans les faits le recrutement et la gestion de personnel sont un véritable chemin de croix.
Le faible taux de chômage associé à un niveau d’éducation général désastreux (à peine 80% d’alphabétisation) et à une culture ne valorisant pas le travail et l’ambition personnelle (pour ne pas parler de la vertu) découragent beaucoup d’entreprises candidates à investir en Thaïlande.
Par ailleurs, d’un point de vue général, on remarque qu’hormis l’exception américaine, les 5 pays qui arrivent en tête du classement sont des « petits » pays, c’est-à-dire des pays dont la population est peu importante (4 à 7 millions d’habitants pour Singapour, la Nouvelle Zélande, Hong Kong et le Danemark). C’est un nouvel élément qui contredit la théorie française selon laquelle si la France a perdu une place prédominante dans le monde c’est parce que sa population a diminué par rapport aux autres pays.