Sorti ce printemps, SLOW DANCE annonce un artiste ô combien attachant, le timide Jeremy Jay. Dans une pop bricolée mais tenant la route, renvoyant à Neil Young parfois, à la new wave aussi, ce « charming man » se profile comme le parfait outsider de l’année. Car il sait tout faire. Il y a cette parfaite ritournelle “Gallop“, tout en écho faussement glacial et en rythmique entêtante à coup de claquement de doigts et d’une batterie sommaire. Bien joué Jeremy, on lève une première fois le pouce. Voici avec ce titre une parfaite entrée en matière pour entamer une danse illusoire, comme si l’on se complaisait dans une situation rêvée. En effet, SLOW DANCE semble être en lévitation, sans date ni destination. En déclinant une recette personnelle et toute en agilité, cet album possède une homogénéité dépossédée de répétition : tous frères et sœurs, les dix morceaux ont chacun leur propre histoire, leur propre caractère, leurs petites idées. Pas de remplissage donc… Dans cette unité de corps et d’esprit, on retiendra les deux extrémités. “We Were There“ pour débuter et « Where Could We Go Tonight ?“ pour terminer : électriques, accompagnés d’un clavieret, ils donnent un cadre à ce SLOW DANCE, sans quoi on pourrait parfois être désabusé. Ce continuum n’inspirera en effet pas les esprits pressés et amoureux des singles évidents.