Ma petite mésaventure du jour vaut bien un petit billet.
Moi, assise, j'attends le bus (pour l'anecdote je revenais de la biocoop). Elle, la cinquantaine, se trouve de l'autre côté de la route. Je la vois me regarder, je lui souris (comme toujours). Elle reviens un peu sur ses pas et traverse au passage pour piétons. Jusque là tout va bien.
Elle s'approche vers moi, et là, ouvre la bouche (elle n'aurait pas dû!):
"Vous ne devriez pas vous habiller comme ça. C'est pas bien."
Moi, je la regarde, abasourdie. Cela m'amuse. Je lui réponds:
"Hum, c'est pas bien... vous en savez des choses!
- Oui j'en sais des choses!
- Ok... vous ne devez pas voyager beaucoup madame, vous n'avez pas l'air bien cultivée.
- Ah mais si justement, je voyage beaucoup moi.
- Hum, d'accord... Tiens tant que vous y êtes vu que vous savez beaucoup de choses, vous n'auriez pas l'heure par hasard? Là au moins ça m'apporterait quelque chose. Parce que, si je puis me permettre, votre réflexion était complètement débile (petit rire de ma part).
- Ah non j'ai pas l'heure (je vois qu'elle ment, pfff au moins elle m'aurait servi à quelque chose!)."
Elle me tourne le dos, manifestement elle est bien pauvre intellectuellement. Elle n'a rien dans la tête (pourtant de par son allure, elle semble assez BCBG. Cela dit cela ne veut rien dire).
Je clos cet échange par un "au revoir madame" et je ne la vois plus.
Encore une de ces réflexions qui n'a pas lieu d'être. Cette femme n'a fait qu'asséner sa vérité à elle: je ne suis pas habillée comme elle le souhaiterais. Je lui aurais répondu sans soucis si elle avait au moins fait mine d'ouvrir un dialogue. Notre échange a été courtois (du moins pour ma part) mais vide de sens. J'aurais aimé lui dire mille et unes choses mais à quoi bon. Cette personne est vide pour moi, n'a qu'une vision de son prochain que purement ethnocentrique.
Le bus est arrivé, j'étais encore interloquée par ces quelques phrases. Décidément, je ne me sens pas chez moi dans mon propre pays!