Ce film est vraiment très drôle. C’est d’abord une dénonciation de l’homophobie. Au début les scènes de cul homo dénoncent par leur coté caricatural et exagéré les clichés sur le sujet. Cela m’a fait penser à Huit femmes qui, via des personnages féminins caricaturaux, critiquait les clichés sexistes.
Puis viennent des scènes de type télé réalité, voir caméra cachée dans quelques cas, où manifestement seules quelques personnes connaissaient le scénario et où les autres se font piéger, un peu comme chez Michael Young (les visages ébahies ou atterrés de certains sont d’ailleurs révélateurs…). En donnant à voir leurs réactions, ces scènes dénoncent l’homophobie ordinaire (séances du gay converter, des chasseurs…) mais aussi la société du spectacle, des bons sentiments et des actions humanitaires (séance du casting, du talk show afro-américain, de la chanson vip…) ou plus ponctuellement l’intégrisme voir le terrorisme (séance au Moyen-orient).
C’est vraiment excellent. Sous des faux airs de pédé naïf, fashion victim et extraverti, qui cherche à devenir célèbre, Bruno appuie là où ça fait mal, au cœur du tabou et met les gens face à leurs contradictions. Je n’ai pas vu Borat mais dès que l’occasion se présentera je le le ferai.
Dans un autre style, Le roi de l’évasion met en scène des hommes du genre rural ou agricole comme dirait Audiard, plus proches des rondeurs gasconnes que des muscles de Tétu, qui vivent simplement et librement leur sexualité plutôt bi au coeur de la campagne profonde ; parmi eux Armand qui fugue avec une adolescente… C’est totalement décalé et en même temps bon enfant. A voir aussi.