Comment vous est-il venu l'idée d'entrer dans le monde de la littérature ?
Nahal Tajadod : J’ai été élevée dans une famille d’intellectuels iraniens. Mon père, Reza Tajadod, a travaillé sur l’édition critique d’un catalogue du Xe siècle, al-Fihrist, écrit par un relieur de Bagdad. Celui-ci fournissait un recensement de tous les ouvrages passant par ses mains.
Ma mère Mahin Tajadod était auteur dramatique, spécialiste de littérature persane. Elle a collaboré avec Peter Brook dans l’élaboration d’un spectacle conçu pour Persépolis (Orghast).
Après des études de chinois et un long travail académique sur les échanges entre l’Iran et la Chine, j’ai travaillé sur la biographie d’un poète mystique iranien, Roumi (Roumi le brûlé, Lattès, 2004). Dans cette biographie, j’ai utilisé la forme romancée, bien que toutes les informations fussent historiques. Passeport à l’iranienne est aussi une forme d’autobiographie mais présentée sous forme de roman.
Votre ouvrage raconte l'histoire d'une femme qui tente, coûte que coûte, de faire renouveler son passeport. Quelle est la part de vérité ? Celle de fiction ?
N. T. : Dans Passeport à l’iranienne, tout ce qui paraît invraisemblable est vrai et ce qui est plausible, crédible, admissible est inventé. Les personnages sont pour la plupart authentiques, notamment le médecin légiste qui ressemble à un chanteur des seventies. Le cours du récit s’est déroulé en grande partie comme dans la réalité. Mais il m’a fallu inventer certaines scènes pour que l’histoire ne s’éparpille pas.
Vous portez un regard souvent critique sur votre pays natal, mais bien loin de celui de la pensée unique. Est-ce une volonté formelle que de montrer ce visage de l'Iran ou cela vous est-il venu naturellement ?
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A lire également sur Comprendre ce là-bas : la recension de l'ouvrage de Nahal Tajadod, "Passeport à l'Iranienne".