Ce fut pourtant un vrai plaisir de navigation virtuelle! Oui retrouver au fil des possibilités de recherche tous les auteurs et/ou livres que vous aimez ou que vous avez envie de découvrir!
Non, je ne lis pas moins à cause d'Internet, c'est juste parce que j'y passe du temps, et retrouver soudain toutes ces figures des auteurs familiers... c'est un vrai bonheur.
Un procédé cumulatif et vagabond qui m'a permis de prendre la mer aux côtés de Forester, O'Brian ou Monfreid, frôler les alizés avec Saint-John Perse, ou les rêves éblouis de Coleridge.
Et, comme pour commencer il faut bien faire des choix, je suis allée chercher mes préférés (parmi les auteurs): et de revoir défiler Conrad et Hugo, Arendt et Hesse, Schrödinger ou Heisenberg, Camus, Gary, Durrell ou Miller, Mallarmé ou Valéry, Borges ou Fuentes, Pessoa ou Saramago, Calvino ou Citati ... romanciers, philosophes, poètes ou essayistes. Ah! Et pour l'oeil aiguisé du recruteur qui passerait pas ici: non, je ne lis pas que des humanistes sombres!! Il en est d'autres évidemment. Et je lis aussi des bandes dessinées, des comics, des romans policiers, ou des mangas!
Combien tous ces auteurs et tous ces textes sont fondateurs et formateurs. J'ai eu la chance de pouvoir lire depuis que je suis enfant, approfondir pendant mes années d'études (<-ça, c'est pour le blog emploi), poursuivre en rencontrant des auteurs dans mon cadre professionnel, et continuer encore et toujours! J'ai eu aussi le bonheur de voir des enfants commencer à s'immerger dans la lecture: peu importe que se soit avec Harry Potter ou des mangas: il y a un moment précis où vous pouvez les voir totalement absorbés. Et là, c'est - à mon avis - fait: ils auront pour la vie ce goût là. Peu importe qu'il y ait des périodes "sans", ça reviendra. Et puis, on peut toujours échanger et suggérer, quitte à se faire renvoyer dans ses buts de temps en temps!
Tiens, et d'ailleurs, beaucoup parlent d'addiction au Web. A-t-on jamais parlé d'addiction à la lecture?! ''I would prefer not to''!
Enfin, c'est une chance, de pouvoir le faire, d'avoir croisé des personnes avec qui partager cela, l'enrichir, vous guider. Et, cela me donne toujours le vertige: toutes ces lectures que je voudrais faire!
Le Web ne me donne pas ce même vertige malgré ses dimensions et mon attachement. La littérature oui. C'est d'une puissance qui n'a d'égal que nos imaginaires et notre pensée (et je ne pense pas une seconde que les usages numériques feront disparaître ceci ou cela), et qui s'inscrit surtout dans une autre temporalité et dans un espace bien plus personnels.
Je peux afficher une partie virtuelle de ma bibliothèque et partager avec d'autres lecteurs qui ont les mêmes goûts etc, mais, ce que je m'approprie là ne regarde que moi, et que chacun. La lecture est intime.
... Tellement à lire! Je me console de temps en temps avec la phrase de Walter Benjamin - lui qui n'arrêtait pas de transporter dans ses exils forcés des caisses et des caisses de livres - qui déclarait avoir mis 20 ans à lire la Comédie Humaine de Balzac...
Bon allez, j'y retourne... à mes chère lectures (et de toute façon, ici, aujourd'hui, il fait tout gris!).
Photo Aleksandar Radovanovic - copyright photoXpress