Léon Delpy fut l’un des casseurs du McDonald de Millau. A sa mort accidentelle, sa fille Mathilde découvre des documents dans sa vieille maison sur le plateau de Larzac. Des documents qui paraissent avoir été laissés là intentionnellement. Car Léon Delpy est mort d’une façon bien curieuse, et sa fille rassemble trop d’indices pour penser qu’il puisse s’agir d’un simple accident. Mathilde va mener l’enquête dans cette région qui, outre d’être chargée d’un lourd passé de syndicalisme agricole, est habitée de gens qui ne se livrent pas facilement. Rudesse des paysages, rudesse du climat.
Le titre de ce roman est déjà un résumé de celui-ci. Un roman écrit comme un document pour Enquête exclusive, qui s’appuie sur le démontage du McDo de Millau. Un exposé des positions de chacun des deux principaux syndicats paysans : la Confédération paysanne et la FNSEA, ici appelée la RNEA ; je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi le sigle n’est pas cité d’origine. Caryl Férey expose pourtant de façon assez claire les deux opinions : entre utopie réaliste et réalisme utopique, seuls les moyens divergent… Un roman qui remet quelques idées en place, même en ce qui concerne l’idéologie de la Confédération paysanne, en tout cas de sa base :
En fait, la question n’est pas d’être pour ou contre les OGM, mais pour ou contre le monde qui les produit.
L’écriture est agréable. Les descriptions sont à la fois courtes, précises tout en restant évocatrices. Tout cela accompagné par les chansons de Jacques Brel. Un roman-prétexte, mais qui se lit tellement facilement et avec beaucoup de plaisir. Et, comme le dit l’un des personnages : l’opinion publique ne peut pas faire autrement que prendre fait et cause pour la cause paysanne, qu’elle soit défendue par les uns ou par les autres.
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