L’Insee a publié ce jour une étude intitulée « dans les grandes agglomérations, la mobilité quotidienne des habitants diminue, et elle augmente ailleurs ».Au moment de l’instauration de la taxe-carbone, la publication de l’Insee est particulièrement intéressante : elle montre que la distance parcourue par les citadins pour les déplacements quotidiens a diminué de 8% depuis 1994 alors que les kilomètres parcourus chaque jour dans les zones moins urbanisées a fait un bond de 12%.Alors que les citadins ont accès à différents moyens de transport (selon l’étude, les déplacements effectués à pied et en vélo sont respectivement en augmentation de 3 et 1,5 point, tandis que les transports en voiture baissent de 5 points), les ruraux sont contraints d’utiliser leur voiture avec des distances toujours plus longues. Ainsi, la distance pour se rendre dans un commerce ou conduire les enfants à l’école a augmenté respectivement de 29% et 22% entre 1994 et 2008.Les zones rurales sont évidemment les plus motorisées car ces espaces sont souvent mal (ou pas) desservis et seulement 5% des trajets sont effectués en transport en commun en 2008.De la même manière, le covoiturage n’est pas encore entré dans les mœurs : 58% des trajets sont effectués par un conducteur seul, contre 49% en 1994.Pour faire face à l'éloignement, les habitants des zones faiblement desservies n'ont souvent pas d'alternatives à la voiture, et le nombre de véhicules augmente de deux points.Ces éléments montrent l’importance que les élus locaux doivent accorder à l'organisation des transports en commun, à l'étalement des villes, à l'organisation de l'espace.Ils montrent également l’impact que la taxe carbone aura sur les ruraux qui ne possèdent pas d’alternatives aux voitures pour leurs déplacements.
Dominique Lemoine