Il y a 35000 ans environ, l’homo sapiens, ou homme de Neandertal –cet homme achevé selon Chaunu car enfouissant ses morts- disparu de façon extrêmement brutale au regard de l’histoire de l’humanité, c'est-à-dire en quelques milliers d’années seulement et fut remplacé, partout en Europe et en Asie par nous, c’est-à-dire l’homo sapiens sapiens. Aucun archéologue, ethnologue, n’a pu, à ce jour, expliquer ce mystère saisissant autrement que par l’apparition de conditions de vie beaucoup plus favorables à ces derniers, explication peu convaincante au regard de la rapidité du phénomène.
Ces terres fertiles du bassin Parisien ou de la vallée du Rhône sont issues du loess, ce dépôt limoneux venant de gigantesques moraines, séquelles de glaciers colossaux qui descendaient très très loin dans l’hexagone…
Et ces vignobles Bordelais ou Burgondes qui produisent ces bouteilles admirables de Pomerol ou de Puligny-Montrachet, sont le cimetière de millions d’hommes qui naquirent, grandirent, vécurent, travaillèrent, moururent de façon calme ou violente dans une nature sans cesse changeante au fil des millénaires.
Etc.
Ce genre de mise en perspective m’est toujours un baume au cœur lorsque la vie contemporaine me déprime. Le mieux est alors d’ouvrir la Grammaire des civilisations de Braudel ou De l’inégalité des sociétés de Jared Diamond pour s’envoler très loin et mettre en perspective lointaine des situations qui nous paraissent inextricables…
Je pars quelques semaines dans ma vallée glaciaire de Tarentaise, province de Savoie, avec une bonne cargaison de lectures propices à l’éloignement. Probable que le rythme des posts chez Hoplite (ce taulier..) s’en ressente. Bonnes vacances à tous, anyway !