La médecine du travail, administrée depuis 60 ans par les employeurs, est dans l’impasse…
Depuis 1946, les services de médecine du travail, puis de santé au travail sont dirigés par les employeurs. Cette gestion patronale a fait la preuve de son incapacité à conduire des objectifs de prévention primaire pour les salariés au travail. L’affaire de l’amiante est une des illustrations tragiques de la faillite de ce système.
Les premières étapes de la réforme mise en place de 2002 à 2004 n’ont pas entraîné d’évolution significative de l’activité des SST, comme l’a constaté le rapport Igas en 2007.
En réalité, sur le terrain, on est loin, très loin des grandes déclarations de la réforme…
Les directions des services limitent les choix organisationnels à l’apparence du respect d’une réglementation inadéquate et à des prestations de service à court terme pour les entreprises.
Les services de santé au travail ne donnent pas les moyens nécessaires et suffisants pour les priorités de santé au travail et de santé publique comme la prévention des cancers professionnels, des troubles musculo-squelettiques, la vigilance particulière auprès des populations les plus fragiles ou les plus exposées (travailleurs précaires, intérimaires, sous-traitants des secteurs à haut risque), le suivi à long terme après les expositions aux cancérogènes, et la préservation de la santé mentale au travail.
La logique gestionnaire des services de santé au travail va de pair avec une concurrence « au moins disant » entravant le plus souvent la coopération et l’émulation entre professionnels. Les employeurs ou leurs associations sont en conflit d’intérêt majeur avec les choix organisationnels qui permettraient aux professionnels de santé au travail d’exercer leurs compétences dans l’accompagnement de la santé des salariés. Ces conflits d’intérêt sont incompatibles avec la responsabilité de la gestion des services de santé au travail. Aurait-on idée de confier la responsabilité du fonctionnement des consultations de tabacologie aux producteurs de cigarettes ?
source : santé et travail.fr
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