L’annonce de Timberland survient deux mois après la parution du rapport de Greenpeace intitulé « le massacre de l’Amazonie ». Celui-ci -résultant d’une enquête de 3 ans- mettait en avant le rôle majeur joué par l’élevage bovin dans la déforestation en Amazonie. Et par conséquent l’implication de très nombreuses marques consommatrices de viandes ou de cuir brésiliens dans la poursuite de la destruction de la plus importante forêt tropicale au monde. Le rapport faisait également état des pratiques inacceptables de cette industrie comme le vol de terres indigènes ou l’esclavage. Il mettait à jour une filière particulièrement opaque. Il pointait également la complicité du gouvernement brésilien –qui promeut et subventionne l’élevage même dans ses pratiques illégales-.
L’élevage est responsable –en étant le premier moteur de la déforestation mondial- de la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre du Brésil. Un moratoire sur l’expansion de l’élevage sur de nouvelles terres forestières détruites est l’élément central des demandes de Greenpeace pour freiner la déforestation en Amazonie et réduire les émissions de gaz à effet de serre qui en découlent. Toutes les 20 secondes, un hectare de forêt amazonienne est détruit par l’avancée de l’élevage.
Chaque pas compte pour sauver l’Amazonie
envoyé par gpfrance. - L’info internationale vidéo.
Les grandes marques refusent de plus longtemps cautionner la destruction de la forêt amazonienne et du climat
« Timberland semble déterminé à mettre en place une politique d’approvisionnement en cuir responsable d’un point de vue environnemental et social en Amazonie » explique Lindsey Allen, chargée de campagne Forêts aux USA. « La compagnie ne s’est d’ailleurs pas engagée uniquement à changer sa chaîne d’approvisionnement mais aussi à militer, avec les fournisseurs comme Bertin, pour que tout le secteur de l’élevage supporte le moratoire sur l’expansion de l’élevage sur la forêt tropicale. » complète la chargée de campagne.
L’annonce de Timberland fait suite à toute une série d’engagements de la part d’autres géants comme Nike et Geox. Nike a par exemple adopté une position ambitieuse, qui exige la traçabilité, la transparence totale de ses fournisseurs de cuir pour 2010.
De même, de grandes chaîne de supermarchés comme Wal-Mart ou Carrefour –très présents au Brésil- ont aussi annoncé à l’industrie du bœuf brésilienne qu’ils n’achèteraient plus leurs produits jusqu’à ce que les industriels leur apporte la preuve que leur viande n’a pas contribué à la destruction de la forêt amazonienne.
Greenpeace accueille ces annonces avec satisfaction mais demeure extrêmement vigilante pour que ces engagements en termes d’approvisionnement soient suivis des faits. Ces annonces doivent en appeler d’autres de la part des autres nombreux groupes clients de la déforestation ainsi que du gouvernement brésilien.
La destruction des forêts tropicales représentent 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, plus que le secteur des transports à l’échelle mondiale. Cela fait du Brésil le 4ème plus important émetteur de gaz à effet de serre en valeur absolue au niveau mondial.