Cet homme-là a toujours couru après la reconnaissance. Celle du père, ce notaire borné comme tous les notaires et qui le battit quasiment à mort. Celle de ses protecteurs si capricieux. Celle de son amant dont les étreintes rompront de plaisir son corps de colosse. Celle de l'Italie mais l'Italie n'était-elle pas qu'une idée encore, un mauvais brouillon piétiné par les spadassins d'outre-Lombardie... Celle enfin de lui-même. A vouloir tout embrasser du monde au-delà des terres connues et même le ciel qu'il n'atteignit jamais de son vol, Léonard toucha souvent le fond du désespoir. Mais son âme était autrement trempée que celle du mélancolique Botticelli. Une tendresse murmurée à l'oreille de son cheval Azul et le paysage toscan, des heures durant, retentissait d'une fureur cavalière qui dévorait la vie. Léonard renaissait à son insatiable désir de percer tous les mystères : organiques, mathématiques, architecturaux, stellaires. A la façon des automates qu'il aimait à montrer aux princes lors des fêtes somptueuses dont il les comblait, son esprit remettait en branle son inépuisable mécanique et semait autour de lui une lente sidération... Dans le troisième volume de sa trilogie, après La passion Lippi et Le rêve Botticelli, Sophie Chauveau nous offre dans L'obsession Vinci une incomparable fresque du quattrocento. Et vous pouvez compléter la lecture de cette "biographie" écrite comme un roman par l'oeuvre de Michèle Desbordes, La demande. Léonard de Vinci n'a plus que deux ans à vivre sur les bords de la Loire et sa servante, un jour, lui adresse une demande bien particulière... Les livres de Sophie Chauveau sont disponibles en Folio. La demande de Michèle Desbordes a été publiée chez Verdier.