Comme l'Amérique est prévisible... et procédurière. Un jeune étudiant qui travaillait sur l'un des ebooks d'Orwell qu'Amazon a supprimés, parce que l'éditeur qui les proposait ne disposait pas des droits nécessaires, a donc porté plainte contre le vendeur. Les excuses de Jeff Bezos dans cette affaire n'auront pas servi à grand-chose pour lui qui, lorsque son livre a été supprimé, a perdu l'intégralité des notes qu'il avait prises suite à ses lectures.
Justin D. Gawronski, élève de 17 ans, avait acheté 1984 pour un devoir d'été, et il rejoint dès lors une classe action (action de groupe, uniquement disponible aux États-Unis), menée par l'avocat Jay Edelson. Selon lui, Amazon a tout bonnement piraté les comptes de ses clients, et pénétré dans leur Kindle sans autorisation. Ce recours vise donc principalement à empêcher que la chose se reproduise et qu'Amazon puisse abusivement avoir accès aux lecteurs ebooks.
Une attitude qui est 100 % contraire aux lois en vigueur ajoute l'avocat, attendu que le cybermarchand peut accéder aux biens personnels des consommateurs. Tout l'enjeu sera donc de savoir et déterminer si l'achat d'un ebook implique que l'on est possesseur du fichier irrémédiablement.
Une compensation monétaire est évidemment attendue, et le cabinet pour lequel Jay travaille est particulièrement réputé pour ses procès contre des firmes qui travaillent sur Internet. Selon lui, le comportement d'Amazon pourrait, à l'avenir, avoir des répercussions encore plus graves si aucune mesure n'est aujourd'hui prise.
Le montant des dommages-intérêts n'a pas été dévoilé, et la class action pourrait avoir des conséquences importantes sur le système de vente des livres numériques, si la société venait à être condamnée. La suite dans le prochain épisode...