J'allais dire que l'été amène son lot de lectures hétéroclites, mais non, c'est juste moi.
Du Londres de 1862, je suis passée à Rivière-du-Loup 1989. Avec un peu de New-York. Et de Tokyo. Différent, mais j'aime. Par où commencer? C'est une histoire de lubies (ou carrément de psychoses) qui est difficile à résumer (d'autant que c'est un talent que je cultive mal -je parle de l'Art de la Synthèse- demandez à des copines qui ont un répondeur!). En gros (ne faites pas cette tête-là!), c'est l'histoire d'un adolescent de 16-17 ans (on ne sait pas) qui fait la rencontre (bouleversante) d'une jeune fille provenant d'une famille dysfonctionnelle. Un coup de foudre, pas nécessairement. Mais une amitié intense naît entre les deux. La jeune fille, Hope Randall, est issue d'une longue lignée d'obsédés par l'Apocalypse. Sa mère pour se sauver de sa propre vision de fin du monde à parcouru 1200 km (de Yarmouth à Rivière-du-Loup). Et voilà, Hope, elle, tente d'avancer en espérant ne pas être frappée de cette malédiction(!) comme le reste de la fibre Randall. Pas facile!
J'ai beaucoup aimé, comme en témoigne le coeur palpitant. C'est difficile de m'expliquer pourquoi. J'ai aimé l'écriture fluide, la structure, les petits paragraphes qu'on peut grignoter mine de rien, la force tranquille du narrateur, son épaule compatissante (mine de rien aussi) pour Hope, la folie de cette fille-là qui tente de s'affranchir de son baggage génétique. Ça m'a touchée. Pourquoi? Vraiment, je l'ignore. C'est comme ça. La fin m'a peut-être laissée en plan d'une certaine manière, un peu comme avec Nikolski, on termine sur une ouverture des possibles. Quelque chose comme ça. Ça nous laisse sur une impression de continuité hors champ. Pas désagréable (c'est optimiste une ouverture des possibles, hein, c'est plein d'espoir). Mais. Bref, sans être déçue, j'aurais bien continué de cheminer avec eux de visu. Pour lire ce que Dickner a imaginé dans sa tête pour ses protagonistes. (Décidément, parce que je relis mon commentaire sur Nikolski, 1989 est important pour l'auteur. Intéressant. Un jour, je chercherai pourquoi. Et je suis toujours d'accord avec moi-même: «J’ai aimé la plume intelligente de l’auteur et son humour.») On est conséquente avec soi-même ou on ne l'est pas(!)
Je pense que lui aussi (ce roman) sera traduit en plusieurs langues. 4.5/5