Quand Annick Lepetit traite Métrophérique de « projet pharaonique » et « ambition coûteuse du président Pierre Mongin, PDG de la RATP », qui « relègue « en bout de quai » tous les autres scénarii de dédoublement ou de météorisation de la ligne 13 pourtant moins onéreux », s’exprime-t-elle en tant que première adjointe au maire du 18ème arrondissement, comme députée de la 17ème circonscription de Paris, comme Conseillère de Paris, comme porte-parole dans l’équipe de campagne de Bertrand Delanoë pour les municipales 2008, ou simplement à titre personnel ?
Il est tout de même étonnant de voir la mairie de Paris promouvoir le dialogue avec la banlieue, construire des opérations de partenariat, créer la Conférence Métropolitaine et y inscrire le débat sur le Grand-Paris, rejeter la période à laquelle la banlieue n’était qu’une servante de la capitale, et en parallèle d’entendre une élue membre de l’équipe municipale retomber - pour des raisons électoralistes ( ?) ou politiciennes (Pierre Mongin, le président de la RATP sent-il le soufre en tant qu’ancien chef de cabinet de Dominique de Villepin ?) - dans une position aussi égoïste et peu solidaire, caricaturale d’une vision étroitement parisienne, même si la ligne 13 dépasse les limites de Paris intra-muros. Les investissements dans Paris oui, mais en banlieue, c’est trop cher, ça ne vaut pas le coup, et un coût «pharaonique ». D’accord pour y étendre Vélib’, pour bénéficier d’un effet de communication, mais pour régler les vrais problèmes, que les banlieusards se débrouillent…
Souhaitant qu’il ne s’agisse que d’un dérapage et non pas d’une première déception des attentes de la banlieue et des parisiens extra-muros, qui s’ils ne votent pas, aujourd’hui, pour Bertrand Delanoë, s’attendent de sa part à autre vision d’un Paris solidaire que la seule extension de Vélib’ au-delà du périphérique.
Jean-Paul Chapon