Mais le 8 juillet dernier, le tribunal de grande instance de Créteil a ordonné la suspension du plan social de la Fnac Paris jusqu'au 16 septembre, afin de poursuivre la consultation du Comité central d'entreprise (CCE). Le juge a en effet estimé qu'il y avait eu un manque de dialogue avec les salariés. Une petite victoire des syndicats, même si l'échéance n'est certainement que repoussée...
Non-conformité de la procédure
Départ volontaires retardés
Avec la suspension ordonnée par le juge, la première phase de départs volontaires, qui devait être engagée entre le 1er juin et le 15 septembre, n'a donc pas pu être mise en place. Une satisfaction pour les syndicats, même si ceux-ci veulent rester « prudents ». Suspension n'est pas annulation. Et ceux-ci ne croient toujours pas à de possibles négociations avec la direction de Fnac-Paris : « Nous n'avons pas en face de nous des interlocuteurs capables de mener des discutions. Ce sont des pantins utilisés par l'actionnaire (Printemps-Pinault-La Redoute, NDLR) et qui n'ont pas de loyauté dans leurs comportements », nous explique Hachemi Guedjdal. Le délégué FO ajoute que « nous risquons surtout de faire trancher le litige par le tribunal après septembre ».
Du côté, de la direction, on affirme d'ailleurs ne pas y voir de coup d'arrêt. Citée par l'AFP, elle considère que le plan social « se poursuit, le juge ayant demandé de compléter le processus d'information-consultation du CCE, ce que la Fnac va mettre en oeuvre. Une ultime réunion du CCE se tiendra prochainement ». Une ultime réunion, et peu de chances de se mettre d'accord.
La crise, un excellent prétexte pour PPR
Pour Hachemi Guedjdal, « Pinault s'engouffre dans une brèche pour profiter de la crise, alors que c'est une entreprise prospère. La stratégie, c'est de dégraisser tous les autres magasins parisiens, pour ne pas reclasser les salariés de Bastille (un peu plus d'une une soixantaine, NDLR). Sinon leur plan ne tiendrait pas ». Ce plan est censé permettre à la Fnac d'économiser 35 millions d'euros en trois ans. Printemps-Pinault-La Redoute supprimerait en tout 1 900 postes dans l'ensemble du groupe.
En attendant, les salariés devront patienter jusqu'en septembre pour connaître le sort qui leur sera réservé. Même si d'après certains chroniqueurs économiques bien en vue à la radio, l'engouement des ventes de disques de Mickael Jackson depuis sa mort pourrait sauver la Fnac-Bastille. On y croit...