Bienvenue dans l'envers du décor des cuisines politiques...
Chaque année, ou presque, les "chefs des chefs" se réunissent. Quand je dis "chefs des chefs", j'entends les chefs cuisiniers des chefs politiques.
Par exemple, Bernard Vaussion est le chef cuisto de notre cher Elysée, tandis que Jérôme Rigaud s'occupe des cuisines du Kremlin.
Bernard Vaussion, chef à l'Elysée
Chaque cuisinier doit se mettre en quatre pour faire plaisir à son chef, et parfois même pour apaiser les conflits politiques, comme le dit Daryl Schembeck, chef cuisinier aux Nations Unies: "Les chefs d'Etat essayent de résoudre les problèmes du monde. Moi je contribue à les aider".
D'ailleurs, il arrive souvent que ces grandes toques s'appellent entre elles pour connaître les goûts respectifs de leurs chefs politiques.
Comme, par exemple, Bao Lingzhu, chef des cuisines du du parlement chinois, qui cuisine dans la plus pure tradition pékinoise, mais qui essaie parfois de faire quelques entorses "pour faire manger les chefs d'Etat étrangers".
De plus, pour satisfaire son chef politique, il faut varier les plaisirs et changer de recettes pour ne pas "lasser" son patron.
"Aujourd'hui par exemple j'ai découvert une recette marocaine de macération des agrumes avec du sel et du sucre", explique Fabrizio Boca, chef du chef de l'Etat italien, Giorgio Napolitano.
Il y aussi une certaine question de confidentialité ! Imaginez tout ce que ces chefs politiques doivent se dire autour d'une table...
"J'ai servi des rois, des reines, des présidents. J'ai entendu des centaines de secrets d'Etat, mais je reste bouche cousue", sourit Sirkka-Liisa Ruottinen, chef de la présidence finlandaise depuis 14 ans.
Nous pouvons donc voir que c'est du boulot de s'occuper de grands chefs !! Et comme le dit Bernard Vaussion "Il ne faut jamais rien rater, car ce n'est pas moi qui reçoit, mais le président de la République !"
Si veiller sur l'estomac des dirigeants peut paraître futile, les chefs assurent que la cuisine est un endroit stratégique. "On dit bien que la politique divise les hommes, mais qu'une bonne table les réunit. Nous sommes des pacificateurs", s'amuse Gilles Bragard, fondateur du club gastronomique. Voilà qui est bien dit !