Ainsi, en guise de constat : la délinquance des mineurs augmente moins vite que celle des majeurs (17 % des infractions, contre 18 % en 2007), néanmoins le nombre de mineurs arrêtés augmente (5 000 jeunes supplémentaires en un an), ainsi que les affaires classées. De son côté le nombre de mineurs poursuivis reste stable, tout comme celui du nombre d'auteurs des faits les plus graves. De son côté, la récidive est en « légère » baisse (- 2 %), comme si l'évolution des autres chiffres était plus notable...
Des chiffres donc plutôt chaotiques, n'indiquant pas grand chose, et certainement pas de tendance claire. Pourtant, ces statistiques (qui restent « inquiétantes », entendez bien) servent à justifier la politique lancée par Rachida Dati et prolongée par Michelle Alliot-Marie, visant à réformer l'ordonnance de 1945 sur la répression des mineurs. Voire serviront les plans de Christian Estrosi... Pour « l'entourage » de MAM cité par le Parisien, « nous sommes prêts à réformer le Code des mineurs, mais nous souhaitons qu'il soit modifié en cohérence avec la réforme de la procédure pénale ».
Par ailleurs, les statistiques de la délinquance sont d'une fiabilité telle que l'on peut se permettre de douter de la signification de ces évolutions. En effet, ce sont les infractions constatées qui sont calculées, et non les infractions réelles (impossibles à dénombrer). Une modification de ces chiffres peut alors tout aussi bien provenir d'une variation de la délinquance réelle que simplement d'un changement dans son observation et dans sa répression...