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Tout commence avec la pochette. Hideuse, d’une part, et surtout détail manifeste d’un grand tableau qui en dit, lui, probablement long, contrairement au dit détail qui ne rime à rien. Tout ceci n’est en fait qu’une métaphore. Une métaphore de la position, dans l’espace et dans le temps, de Schnitzer. Dans l’espace d’abord, car autour de tout style, il y a des « péri-styles ». Dans le sujet qui nous intéresse, il y a le rock indie du début des nineties. Ou plus exactement, suite au rock indie US des années 80, il y a eu le grunge et l’indie, notamment, qui ont accouchés de combos très divers et à qualité variable (Nirvana pour le bruit et le groove, Weezer pour le groove et le côté estudiantin, et caetera jusqu’à arriver à des merdes sans nom comme That Dog, dont le seul but était de trouver des mélodies nunuches faites avec de gros sons, et plus les piles étaient à plat dans les pédales d’effets, plus le son était dégueulasse, mieux c’était). Et ces courants ont aussi généré ces fameux « péri-styles », la plupart des styles en cul-de-sac absolus.
Schnitzer est donc un petit-fils d’un de ces courant en cul-de-sac : musicalement hautement influencé par les Pixies, par des mélodies naïves et cherchant à faire quelque chose de neuf, même si le “je chante faux exprès pour qu’on voie que je n’ai pas utilisé ProTools ou tout programme s’en rapprochant” est, en soi, déjà roi dans le fondement de l’indie. Dans le temps ensuite car ils ont 20 ans de retard (les personnages sur la pochette ont des habits du siècle passé). Schnitzer cherche à faire du neuf avec du vieux, en allant chercher l’improbable, ce que d’autres avant eux ont expérimenté et n’ont même pas osé mettre en face B. Et il y a de ça 15-20 ans. C’est vous dire si le Migros-data est largement dépassé. Encore un petit paragraphe sur le côté métaphorique des habits vaudeville et le côté grotesque des personnages? Non? On s’arrête là?
Chercher l’improbable