Voilà un « tour du monde en quatre-vingt jours » qui aura mis vingt ans à être traduit en français. Ce voyage au long cours inspiré de Jules Verne est particulier puisque c’est celui de l’ancien Monty Python Michael Palin. Palin c’est le bègue dingo d’ « Un poisson nommé Wanda », le tortionnaire de « Brazil », un des complice de Terry Crilliam. Autant vous dire le haut-niveau. Cela étant, et je m’adresse particulièrement aux fans inoxydables des Monty Python, ce bouquin fruit d’un défi lancé par la BBC n’est en rien un remake de « Sacré Graal ». Nous sommes en 1988, la chaîne anglaise expédie Michael Palin (et une équipe encombrante) sur les traces de Phileas Fogg. Au retour un film, jamais vu de ce côté-ci de la Manche, et un bouquin que les éditions Hoebeke viennent de rendre accessible aux lecteurs français.
Charmant, parfois drôle, toujours agréable ce « tour du monde en quatre-vingt jours » nous entraîne du Reform club à Londres le 25 septembre, 115 ans après celui de Fogg, pour se terminer le 12 décembre suivant, c'est-à-dire 79 jours et sept heures plus tard, à 16h55 à nouveau au « Reform club » après une rapide descente de Régent Street. Entre temps, via Alexandrie, Madras, Guangzhou, Aspen et le Havre, Palin avec une plume alerte et délicieusement anecdotique se révèle être un excellent tour opérator par procuration. Vous ne partez pas ou seulement pour quelques jours en vacances, ce « tour du monde » sera, promis juré, un compagnon idéal de vos parcours en métro, tram et TER. De chapitre en chapitre vous y rencontrerez ce vendeur d’un grand magasin de Tokyo qui s’excuse de la demi-heure que prendront les retouches de deux pantalons, cet homme croisé au Taj Hôtel qui propose à Palin…