Le Robin des riches du XI ème siècle s'appelle « Le repreneur ».
Un minimum de risques, le but est avant tout de récupérer l'encours clients voire le portefeuille et surtout de rentabiliser le moindre matériel etc....(entre autres). Le Robin des riches s'apparente plutôt à une hyène, l'essentiel est de réussir le décorticage méticuleux, ne rien laisser perdre. Un des initiateurs brillants de ce futur filon, Bernard Tapie a plutôt réussi à jouir de l'image de l'urgentiste pour entreprises en difficultés. Quelques années plus tard, les doux rêveurs comprenaient que la philanthropie apparente avait surtout peaufiné la personnalité des années 80 en « une » des magazines. Le patron « héros » allait devenir le modèle à suivre. Du success story en passant par le story-telling. Du cousu main pour une histoire dont peu suivront la fin.
L'avènement de notre futur champion présidentiel hâlé, sportif et bourré de bonnes intentions se profilait à l'horizon. L'argent se montrait, le mérite se méritait...
Le repreneur, donc, c'est le cas dans l'affaire du dépôt de bilan « Lacroix », utilise toujours les mêmes procédés. Une société passe-plat, le business virtuel se contente de récolter quelques beaux fruits. Je passe sur nombre de magouilles habituelles auxquelles ce new biz a recours, fausses factures avec des sociétés partenaires pour le versement des commissions et ce quelle que soit la taille de l'entreprise, entre autres pratiques établies.
Le pouvoir n'est jamais loin de ces nouveaux héros, l'un des candidats à la reprise de Lacroix se vante même d'avoir été approché par le grand prêtre de la relance :
« En bon communicant, M. Petiet agite son carnet d'adresses et ses appuis politiques. Il se dit très proche de Jean-Pierre Raffarin, qui a dirigé Bernard Krief Communications. Celui-ci est même venu célébrer les 50 ans de BKC lorsqu'il était premier ministre. M. Petiet se prévaut aussi d'avoir regardé le dossier Lacroix sur les conseils de Patrick Devedjian, le ministre de la relance. A l'Élysée, en revanche, on assure qu'il n'y a pas ses entrées ».
Heuliez serait temporairement sauvé par les investisseurs partenaires de BKC (le vent en poupe, un pur hasard) sous les acclamations de la classe politique, les mêmes clameurs avaient accompagné le rachat d'Arcelor par Mittal avec les « bons » résultats connus aujourd'hui pour les salariés.
Il faut en revenir à l'image véhiculée, le sauveur d'emplois arracherait presque la larme à l'œil.
Hélas, la plupart des rachats n'ont quasiment jamais rétabli de situation et c'est même devenu un moyen très lucratif de se débarrasser d'un concurrent ou de dépiauter une carcasse en accordant un sursis très relatif à quelques salariés.
Des ferrailleurs.
Agathe