Manuel Valls estime que le PS est « en danger de mort » et juge que « la gauche s’est progressivement enfermée dans une vision dépassée du monde », dans une tribune intitulée « Changer ou mourir: le dilemme de la gauche française », à paraître mardi dans le Financial Times (FT).
« Le parti socialiste français est aujourd’hui en danger de mort (…) Certains pourraient croire que l’effondrement du Parti socialiste s’explique par les succès du président de la République », écrit le député-maire PS d’Évry (Essonne) dans le quotidien britannique. « Mais – contrairement à une image répandue à l’étranger – le bilan du pouvoir en place est loin d’être jugé positif », fait valoir M. Valls, citant les « records » des déficits publics, l’augmentation du chômage ou encore la réforme de l’État.
Une fois reconnues les limites du sarkozysme, restent encore à comprendre les raisons du déclin de la social-démocratie européenne et, plus singulièrement, du Parti socialiste français », relève M. Valls qui se dit « convaincu » que « l’anti-sarkozysme primaire est une stratégie mortelle pour la crédibilité de la gauche ».
Et le député d’égrener : « faute d’affronter les conséquences de la mondialisation de l’économie et de l?individualisation de la société, la gauche s’est progressivement enfermée dans une vision dépassée du monde ».
Selon lui, « être de gauche, trop souvent, c’est vouloir reconstruire à l’identique ce qui a été détruit sans jamais considérer la portée positive des évolutions en cours »
« Si les crises ont toujours des effets graves et préoccupants, la responsabilité de la gauche n’est pas de nier l’inéluctable; il est de l’accompagner pour transformer chaque mutation en occasion de faire avancer ses valeurs », écrit le député, en citant Schumpeter selon lequel « le capitalisme repose sur le principe de la création destructrice ».
« C’est parce que je ne me résigne pas à voir la gauche nier toutes les réalités que j’ai voulu présenter ma candidature pour l’élection présidentielle de 2012″, assure-t-il, souhaitant « défendre une modernisation radicale du corpus idéologique » du PS dont il propose « le dépassement et le changement de nom ».
« Je crois en effet que le mot « socialisme », hérité des concepts du 19e siècle, contribue aujourd’hui à brouiller notre identité », assure-t-il.