Mon époux est infirme et vieux,
Grondeur, radoteur, ennuyeux,
C’ est ce qui me désole.
Mais mon jokeï me plaît beaucoup,
Et je le trouve à mon goût ;
C’ est ce qui me console.
Si mon mari se sent entrain,
Il se borne à tâter mon sein.
C’ est se qui me désole.
La Fleur en agit autrement,
Il tâte peu : mais fout souvent,
C ‘est ce qui me console.
Le vieillard veut que mon poignet
Rajeunisse son vit mollet,
C’ est ce qui me désole.
Chez mon fouteur c’est différent,
Toujours il a le vit bandant,
C’ est ce qui me console.
Jamais sur les pieds de mon lit,
Ne m’ étend le vieux décrépit ;
C’ est ce qui me désole.
Mon valet qui brûle d’ amour,
M’ y jette et m’ y fout chaque jour,
C’ est ce qui me console.
Dès qu’ il est couché le barbon
S’ endort et ronfle tout de bon,
C’ est ce qui me désole.
A peine est-il à sommeiller
Que j’ ai le Cul sur l’ oreiller,
Et la Fleur me console.
ANONYME, 1830.