J’ai tué ma mère est un film dont on ne ressort pas indifférent. Quelle que soit la nature de la relation que l’on entretient avec sa propre génitrice.
Note :
J’ai tué ma mère est l’histoire, en partie autobiographique, d’un ado de 16 ans, Hubert, qui entretient une relation fusionnelle, faite d’amour et de haine, avec sa mère. Fils unique. Père absent. Xavier Dolan y décrit la force de ce lien filial, placentaire, qui unit toute mère avec sa progéniture, quels que soient leurs antagonismes. Les accrocs de l’adolescence où l’on se cherche et où l'on entre en rébellion avec son entourage. L’homosexualité et la difficulté à faire respecter sa différence. Le corps en souffrance, l’esprit en errance. La quête d’une réalité qui nous échappe.
J’ai tué ma mère est un condensé de poésie à projeter sur écran. Les plans totalement décadrés (le personnage se situe en bord de cadre et regarde à l’extérieur), l’alternance de scènes de la vie quotidienne, de confessions face caméra en noir et blanc et d'œuvres artistiques, ou encore la bande-son en font une œuvre riche, complexe, imaginative, lyrique, touchante.