Italtrade.com, est le portail internet de l'ICE, l'Istituto nazionale per il Commercio Estero, soit l'Institut national pour le Commerce Extérieur. Le but est, cela va sans dire, la promotion des produits italiens à l'étranger et la meilleure façon de les vendre. L'ICE présente une version internet différente pour un certain nombre de pays.
Ainsi, le portail belge, à l'occasion du Vinexpo français, le vin italien et l'important nombre d'appellations présentes en Italie, dans une note titrée : Vinexpo 2009 : Quand le vin italien est synonyme de culture du bien boire.
L'article en soi n'a rien de surprenant ni de choquant. Sachant d'où vient la source, on ne peut pas vraiment s'attendre à une attaque en règle du vin italien. Et d'ailleurs, ce serait bien incompréhensible. En revanche, dès la première ligne, j'ai sursauté. Si l'ICE s'adresse à des professionnels du vin, je ne suis pas sûr qu'avec cette phrase, l'institut puisse être pris au sérieux. Car l'article, en effet, commence par : "L’excellente qualité du vin italien tient en un nombre : 477. Il s’agit, au 31 décembre 2008, du nombre de dénominations de qualité associées aux vins Made in Italy." Il continue par ailleurs en ces termes : "Au cours de l’année dernière, l’ensemble s’est enrichi de sept nouvelles reconnaissances par rapport à 2007 : cinq DOCG (dénomination d’origine contrôlée et garantie) et deux IGT (indication géographique typique)".
Avant de continuer, et pour prévenir un peu toute ire d'un de mes lecteurs transalpins ou d'orgine transalpine ayant des notions de français suffisantes pour me lire, je précise que je suis plutôt un fervent défenseur du vin italien, autant pour sa variété que pour ses qualités.
Maintenant que ceci est acté, je voudrais quand même indiquer que le nombre de DOC (l'équivalent de l'AOC en France) ne me semble pas un révélateur de qualité. A mon sens, la DOC est un moyen de rassurer le consommateur sur le fait que le vin a été produit en respectant certaines normes communes à l'appellation et de façon à permettre d'obtenir un produit présentant des critères communs. Ce n'est pas faussement rassurant, c'est vraiment rassurant, quand on ne connaît ni les producteurs d'une appellation ni les vins majeurs d'un pays. Mais cela n'assure que de critères communs minimums, et aucunement d'une qualité uniforme sur toute une appellation (et heureusement...). Alors, bien sûr, ces critères communs minimums sont plus ou moins élevés en fonction de ce que l'on parle de DOCG, DOC, IGT, mais même dans ce cas, un bon producteur en IGT (Indicazione Geografica Tipica, Indication Géographique Typique) sera toujours plus intéressant qu'un mauvais producteur en DOCG.
Pour moi, l'un des meilleurs exemples, c'est la DOCG Asti, au sein de laquelle on trouve le Moscato d'Asti ou l'Asti Spumante, qui donne, dans sa version la plus connue, un vin mousseux, doux, très fruité et acidulé. Cette DOCG a été obtenue en 1995. Il me semble assez légitime de se demander si cette DOCG a été obtenue pour un niveau de qualité hautement reconnu a tous points de vue ou pour récompenser et soutenir une des appellations les plus dynamiques à l'export (et sur le marché italien aussi, par ailleurs). Je précise : le bon Asti existe, je l'ai rencontré. Mais les mauvais aussi, je ne les ai que trop croisés ! Surtout dans la version Spumante.
Bref, je pense que la multiplication des DOC n'est pas "nécessairement" un gage de qualité, mais plutôt une volonté d'organisation ayant pour but de mieux commercialiser le vin afin de donner quelques points de repères au consommateur final.
Conclusion ? Non, l'excellente qualité du vin italien, réelle, et qu'il ne s'agit point de dénigrer, ne tient pas en un chiffre.
Et pour finir, une petite video sur le moscato d'asti de Wine Library :
After all this time, Moscato d’Asti on The Thunder ...
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