crédit illustration : Jonny Goldstein
Pour ceux à qui cela avait échappé, Twitter est également un sujet de conversation particulièrement à la mode dans le sport.
Parmi les nombreux articles relevés, lire notamment celui paru sur SportIllustrated.com (beaucoup plus fouillé que celui du Monde par exemple, ce qui est normal me direz-vous).Le basket, le golf, le vélo, … rares sont les sports dans lesquels les All stars n’utilisent pas l’outil pour raconter leur vie de champion. Parmi les plus « gros », citons Serena Williams, plus de 700 000 followers, Bruce Bowen au sein de la NBA ou bien-sûr le fantasque Shaquille O'Neil, qui compte 1 771 000 followers, Dara Torres également, la mamie-nageuse américaine. Pour les mordus, voir un classement ici.
Loin d’être un simple levier de promotion personnelle pour faire joujou (à l’image du Big Shack), Twitter peut se révéler être un outil mis au service d’une stratégie de communication. L’article de SI explique par exemple « For niche leagues, Twitter provides a powerful marketing tool. Women's Professional Soccer, America's second stab at a female pro league, is counting on Twitter to build a base. The league even encourages players to tweet during games. ».
@lanceamstrong, un bijou
Plus proche de nous, la stratégie de Lance Amstrong intégrait une utilisation particulièrement habile de Twitter. Peu volubile avec les principaux médias, il l’était beaucoup plus sur le réseau pour donner ses impressions au fil de l’eau, pour devenir lui-même une mini agence de presse. Twitter est devenu ainsi une véritable arme de guerre dans le conflit qui l'opposait à Alberto Contador. Il a ainsi réagi à chaud (“Getting lots of question why AC attacked and dropped Kloden. I still haven't figured it out either. Oh well »), après l’étape du Grand Bornant. Suite à l’attaque lancée par Contador qui avait été fatale à son coéquipier Kloden, il amorçait ainsi les analyses des nombreux observateurs de la Grande Boucle. Une manière habile de « maîtriser l’agenda » en quelque sorte (alors que lui-même n’avait pas réussi à suivre les mobylettes de la tête de course…). Une guerre qui continue, comme en témoigne ce twitt tout chaud "hey pistolero, there is no "i" in "team". what did i say in March? Lots to learn. Restated.". Sans commentaire...
A noter également qu’il a souhaité (et réussi, en témoignent le traitement média de ces derniers jours) faire passer un certain nombre de messages afin de reconquérir l’opinion française qui l’a longtemps diabolisé et vilipendé. Sinon, impossible d’expliquer ce genre de twitt : « Having dinner with Michel Druker here in St. Paul Trois Chateaux. Amazing man.”…
Stars et fans : un intérêt commun pour l'outil
Du point de vue des athlètes, Twitter présente pas mal d’avantages : pas besoin d’écrire de la littérature pour exciter les fans avides de nouvelles en temps réel de leurs idoles. Il représente aussi un moyen amusant de parler en dehors des canaux traditionnels hyper-contrôlés avec lesquels ils doivent composer habituellement. Un espace de liberté et un moyen de créer un lien direct avec des cortèges de supporters qui feraient saliver le plus chevronné des marketeurs. A noter que certains, comme Serena Williams, restent dans une approche égocentrique et narcissique, sans conversation. Du broadcast à l’ancienne finalement.
Du point de vue du fan, la perspective est différente. Selon Edward Hirt, Professeur à l’Institut de psychologie d’Indiana, la proximité (factice ?) créée joue à plein : « I'm part of a posse." Sure, I may be just one of Torres' 2,200 Twitter followers. She may never correspond with me directly. But I can at least tell my friends and acquaintances about Dara's zany experiences, since Twitter offers a behind-the-scenes glimpse of her life. Knowing that some guy was a jerk to Torres on a plane might delight people, and in turn, make me feel a bit better about myself."”.
Accessoirement, les fans peuvent aussi apprendre aux stars leur futur job !
Notons également que la plupart des grandes fédérations et organisations mondiales de sport ont pris le train en marche et utilisent le service avec plus ou moins de bonheur.
Au final, il est possible que Twitter ne soit pas la révolution annoncée, notamment dans le sport. Il offre simplement un nouveau canal un peu plus libre à des sportifs souvent très encadrés par leurs employeurs, sponsors, …
Le sport contribue surtout à diffuser la pratique de Twitter dans le quotidien de nombreux internautes. C’est cette vocation de démocratisation d’un usage encore (de moins en moins, mais tout de même) relativement confidentiel, qui est aujourd’hui sans aucun doute le plus intéressant.