Dans le dernier JDD, les propos du leader d’Europe-Ecologie sont d’une naïveté consternante. Le voilà qui nous parle de sa passion sportive, de son grand intérêt pour le Tour de France en criant sans honte «Bravo Lance Armstrong !» Voyons sa démonstration : «Amstrong était-il drogué à son apogée ? s’interroge t-il, l’air jovial. Oui mais les autres aussi. Donc le plus fort c’était lui». Naïveté renversante et inquiétante pour une analyse et une conclusion de leader politique ! Faut-il rappeler combien cette explication qui met sur la même ligne de départ tous les coureurs face au Dopage est d’une sottise incroyable ? Faut-il rappeler encore une fois que les équipes, les coureurs ne sont pas à égalité devant le Dopage ? Hé oui, il le faut.
En effet, il y a inégalité à tous les niveaux : inégalité devant la «Médecine», inégalité devant l’argent et inégalité dans les investissements pour la «Recherche». Ne triomphent que les grandes équipes financées par les grands groupes financiers aux plus grands budgets. Les réseaux de dope sont facilement accessibles aux équipes les plus puissantes : laboratoires de pointe qui dament le pion aux labos officiels, recrutements opérés pour les meilleurs médecins, embauche de la crème des chercheurs payés à prix d’or, réseaux hyper organisés et filières extrêmement sophistiquées etc. Aucune égalité donc à supposer entre les équipes, entre les coureurs. Les produits les plus performants sont strictement l’apanage des équipes les plus solides, produits qui ont déjà envahi le marché et qui ne sont repérés et décelés que bien plus tard (voir la dernière EPO), que bien trop tard (après la remise des Trophées, des gains et de la notoriété).
Aussi on peut s’étonner que Daniel Cohn-Bendit, autorisé à causer politique (sportive), puisse proférer de si consternantes contrevérités.