SUR L'EN DEHORS
Lu sur le blog Alternative libertaire 93 : "Michel Rocard, l'ambassadeur de Sarko auprès des pingouins et des manchots (1), vient de pondre ses premières élucubrations sur la "Taxe carbone". On se demande à quel titre ce bouffon peut soudainement se pavaner comme un spécialiste des problèmes climatiques, du réchauffement climatique et des pôles. Passons, ce n'est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière, qu'une nomination politique n'a aucun lien avec la compétence sur le sujet.
Sarkozy a donc nommé Rocard président d'une commission sur la contribution climat -énergie, un "machin" destiné à faire croire que la crise écologique serait attaquée de front. En fait, le gouvernement français gère la crise écologique comme la crise économique: avec des grands moulinets de bras dans le vide, pour brasser du vent, et la ferme intention de ne rien faire qui puisse remettre en cause les privilèges de ceux et celles qui tirent profit de ces situations.
Pour tenter d'exister, Rocard commence à faire fuiter dans la presse et auprès de journalistes complaisants quelques-unes de ses fumeuses idées sur la question. Le résultat est aussi brillant (et anti-écologique) que les accords de Kyoto instaurant un délirant "droit de polluer" et un permis de spéculer financièrement sur ce droit...
Parmi les "pistes" évoquées par Rocky, faire payer plus cher aux consommateurs et consommatrices l'essence, le gaz et l'électricité. Certes, il faut que chacun et chacune change ses comportements individuels. Mais faire payer les "ménages", c'est s'en prendre aux victimes de la crise écologiques, pour mieux exonérer ses responsables de toute responsabilité. Bref, avec Rocard, c'est le principe très sarkoziste du "pollué-payeur" qui prévaut.
Une des principales causes du réchauffement climatique est l'émission de dioxyde de carbone. Or les principales sources de dioxyde de carbone, ce sont l'industrie, la production énergétique et les transports. Loin devant la "consommation des ménages" que Rocard propose de matraquer. Autrement dit, c'est le productivisme capitaliste délirant qui est la cause réelle du réchauffement climatique. S'il faut s'attaquer à un problème, c'est d'abord à celui de la transnationalisation du capital et des productions industrielles. Produire en Chine à partir de matières premières africaines des biens vendus en Europe et aux Etats-Unis, c'est là la comportement irresponsable et stupide et qu'il faut combattre d'abord et avant tout.
Mais prendre de telles décisions reviendrait à remettre en cause les fondements même de la mondialisation capitaliste et la mise en concurrence planétaire des travailleurs et travailleuses. Rocard, en fidèle toutou de Sarkozy, s'y refuse évidemment. Alors on stigmatise les victimes, c'est-à-dire les usagers finaux, plutôt que les pollueurs, c'est-à-dire les entreprises, les industriels, et surtout leurs donneurs d'ordre: les actionnaires!
La crise écologique est réelle. Elle ne se résoudra pas par des tours de passe-passe dignes de Garcimore. Rocard peut retourner discuter avec ses pingouins. Sur le réchauffement climatique, il ne sert à rien d'autre qu'à créer un écran de fumée dramatique.
(1) Michel Rocard sert fidèlement le gouvernement de droite en tant qu'ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique depuis le 13 mars 2009.