La méditation et le bruit

“Le bruit de dehors m’empêche de me détendre”... un grand classique de la méditation. Lorsqu’on se sent dérangé par le bruit ambiant durant la méditation, on suppose qu’avec un tout petit peu moins de bruit, on méditerait nettement mieux. On se dit que sans ce bruit, ce serait beaucoup plus simple pour notre pratique méditative. C’est un raisonnement habituel quand on commence ce travail sur soi. Habituel mais erroné...
En effet, le bruit n’est pas le problème. L’expérience montre qu’en diminuant le bruit, on est encore gêné par celui-ci dans notre pratique. Quelque soit la diminution, nous entendons toujours quelque chose et nous nous sentons dérangé par cela. Le plus paradoxal est de se trouver sans le moindre bruit, dans un lieu insonorisé, car dans ce lieu insolite, c’est le silence qui pourra nous déconcentrer dans notre pratique.
Le bruit étant là ou non, fort ou non, il nous faut rentrer dans notre pratique en ayant conscience que le relâchement intérieur recherché ne dépend pas de l’environnement. Le relâchement intérieur nous permet d’accepter notre environnement. Et accepter notre environnement nous permet d’approfondir notre relâchement intérieur.
Finalement, il nous faut juste accepter les bruits tels qu’ils sont pour finir par en faire naturellement abstraction et nous retrouver en nous. Ce premier pas franchi, d’autres viendront sur le chemin...