Ce dimanche 26 juillet, le Tour de France 2009 s’est achevé. Alberto Contador a soulevé sur les Champs-Elysées les acclamations d’une foule enthousiaste. Il y a trois ans, l’Américain Floyd Landis, à la dérive le 19 juillet sur la route de La Toussuire, gagnait à Morzine le lendemain avec une aisance stupéfiante et triomphait quelques jours plus tard à Paris. Convaincu de dopage, il devait bientôt abandonner son titre au coureur espagnol Oscar Pereiro.
Le 22 juillet de cette année, avec une élégance rare, le champion espagnol laissait la victoire d’étape au luxembourgeois Andy Schleck. Sa performance conduisait le triple vainqueur du Tour Greg LeMond à intituler ainsi sa chronique dans le journal Le Monde daté du 24 juillet : « Alberto, prouve-moi qu’on peut croire en toi ». Il y déclarait que, lors de son ascension vers Verbier, Contador « aurait eu besoin d’une consommation maximale d’oxygène de 99,5 ml/mn/kg pour produire cet effort », avant d’ajouter « A ma connaissance, c’est un chiffre qui n’a jamais été atteint par aucun athlète, dans aucun sport ». A ce jour, aucun coureur de ce Tour ne s’est révélé positif lors d’un contrôle anti-dopage. S’agit-il d’une conduite désormais plus raisonnable des concurrents ou bien au contraire d’un formidable bond en avant des techniques de dopage ?
Ce même dimanche, un autre sportif, Nicolas Sarkozy, a cru lui aussi raisonnable de courir en plein midi, bravant les ardeurs d’un soleil d’été. Pour prendre ce risque, il s’estimait peut-être protégé par les mânes d’un de ses prédécesseurs, le roi Soleil, puisqu’il s’appliquait à parcourir les mêmes allées. Mal lui en prit. Il fallut bientôt le secourir, l’hospitaliser et le soumettre à différents examens médicaux. Les médias louèrent alors le magnifique souci de transparence dont il avait fait preuve, avant de s’extasier devant sa permanente et vibrionnante activité, si manifeste dans l’incessant mouvement des épaules qui ponctue la moindre de ses déclarations. C’est un fait, aucun être humain ne serait capable de fournir de tels efforts.
Fort heureusement, si notre Président ne dédaigne pas de se mesurer aux autres grands de ce monde, aucune instance ne régule ce type de compétition. Il est donc parfaitement inutile d’ajouter aux tests déjà subis un contrôle anti-dopage.