L'université de Boston vient de se faire une jolie frayeur, tout particulièrement en entrant dans la bibliothèque Boston Athenaeum : un très étrange livre réside en ces murs, daté de 1837. Sa texture est légèrement bosselée, et au contact, on le trouve doux comme un papier de verre léger. En guise de titre, un message latin : « Hic Waltonis Liber Cute Compactus Est ».
Il s'agit des mémoires d'un voleur célèbre, James Allen, qui une fois dans sa vie, s'est déclaré « maître de sa propre peau ». Mais l'ouvrage n'a pas fini de surprendre le bibliophile, qui cessera de se lécher les babines : la reliure des ouvrages avec du cuir animal remonte à longtemps, mais l'utilisation de la peau humaine, elle, se découvre au Moyen Age, et l'on en retrouve des traces à l'époque de la Révolution française - manifestement, le musée Carnavalet en posséderait.
Or, au XIXe siècle, la pratique semble bien admise, particulièrement pour des criminels, qui se seront fait tanner le cuir, lequel aura servi par la suite à abriter un catalogue de leurs méfaits. Il paraîtrait qu'un docteur nommé John Stockton Hough se soit servi de celle d'un patient pour établir trois volumes médicaux traitant de la trichinose.
Selon les avis, la peau humaine serait relativement bon marché, résistante à l'eau et coriace. D'autres exemples de ces réalisations se retrouvent dans des bibliothèques, çà et là... Mais la grande différence entre les utilisations à des fins de recyclage, pourrait-on dire, et le cas de James Allen, c'est que lui avait demandé que sa peau serve de couverture au livre. Et qu'après son exécution, on fit de son cuir une couverture pour l'ouvrage qui consigna ses méfaits.
Sidérant...