De leur côté, P.C. Cast et sa fille Krystin ont lancé en 2007 la série House of Night. Résultat : 5,5 millions d'exemplaires vendus aux États-Unis, une série classée « Best-sellers » pendant 63 semaines par le New York Times et une adaptation en préparation.
Alyson Noel est elle à l'origine des Immortals, tirée à plus de 700 000 exemplaires pour les deux premiers tomes. Sans oublier la Vampire Academy de Richelle Mead (1,5 million d'exemplaires pour les trois tomes) ou encore les Sookie Stackhouse Southern Vampire Mysteries de Charlaine Harris adaptés pour la télévision.
Post-féminisme de crise ?
Pour Amy Clarke, maître de conférences à l'université de Californie à Davis (UCD) et spécialiste de la littérature de science-fiction, « c'est une façon post-féministe de prendre le pouvoir ». Un caractère donc presque politique, ou du moins sociétal, qui ne saute pas aux yeux de prime abord...
Et pourtant, il faut bien constater que tous les auteurs de cette nouvelle vague... sont des auteures. Les femmes parlent aux femmes. Pour P.C. Cast, tout son succès s'explique ainsi : « J'ai vu un grand tournant, particulièrement dans ma salle de classe, avec des femmes qui prennent position et exigent le respect (...) Notre fiction reflète cela parce que c'est nous qui l'écrivons. On se donne la permission de réussir. On se donne aussi la permission de s'amuser ».
Une sorte de libération, qui prend encore plus d'ampleur en période de crise et d'incertitude : « Nous vivons à une période inquiétante, explique Amy Clarke. Je ne sais pas si c'est une façon de s'échapper, une façon de dire : il y a plein de choses qui font peur dans le monde, mais je vais le contrôler par le biais de la lecture ».
L'effet des hormones
Mais autant qu'un symbole post-féministe, c'est peut-être aussi la libido dégagée par les hommes suceurs de sang qui suscite les fantasmes de ces dames et demoiselles. « Les vampires sont super sexy », souligne P.C. Cast. « Les vampires et les adolescents ont beaucoup en commun. Les adolescents ont des poussées d'hormones, les vampires de soudaines envies de sang. Les adolescents pensent qu'ils sont immortels », ajoute l'auteur à succès.
Et chez les femmes plus mûres, ne subissant plus ces poussées d'hormones, Amy Clarke voit tout de même une signification sexuelle dans cet attrait des vampires : « Dans tout ce que j'ai lu, il y a pas mal de scènes d'amour assez chaudes (...) Les ados n'ont pas encore eu de rapports sexuels, mais leurs mères si et ce n'est peut-être pas aussi bon qu'avant ».
Alors le succès des vampires auprès des femmes : post-féminisme ou virilité libidinale ?